Changement de garde à la présidence de la FTQ mais continuité dans les objectifs
30 novembre 2007
À lissue dune semaine chargée de débats et
de décisions sur les grands enjeux qui confrontent les syndicats,
les 1500 délégués au 28e Congrès de la Fédération des travailleurs
et travailleuses du Québec (FTQ) se sont donné un nouveau
président, Michel Arsenault, ancien directeur du Syndicat des
Métallos.
Henri Massé
demeure dans la famille FTQ
«Avant toute chose, je veux
souligner lapport exceptionnel de Henri Massé à la FTQ et au
mouvement syndical québécois. Il a plusieurs fois rappelé cette
semaine quil ne jouerait pas le rôle de belle-mère, mais on ne se
privera certainement pas de sa riche expérience et de ses précieux
conseils. Henri demeure dans la famille FTQ», a indiqué
Michel Arsenault.
Une organisation en phase avec les
préoccupations des Québécois
«Ce quon peut conclure de cette
semaine de congrès, cest quon a une organisation solide en phase
avec les préoccupations des Québécois, une centrale qui propose des
solutions réalistes, non seulement aux problèmes vécus dans nos
milieux de travail, mais plus largement dans la société.
«Les délégués ont envoyé des
messages clairs sur leurs attentes, entre autres sur le front de
lemploi, la crise dans le secteur manufacturier et la forêt, la
situation économique, les attaques au droit dassociation et de
négociation, le maintien du système de santé public. Les défis sont
importants et nous allons les relever ensemble», a ajouté le
nouveau président de la FTQ.
Les syndicats, des acteurs incontournables
«Contrairement à ce que plusieurs voudraient laisser croire, la
perception des syndicats dans la population et chez les
travailleurs syndiqués comme non syndiqués est très bonne comme on
a pu le constater dans un sondage de la firme Écho cette semaine.
Cest particulièrement vrai chez les jeunes, quon taxe à tort
dindividualistes et dapolitiques», a mentionné le
secrétaire général de la FTQ, René Roy, reconduit pour un nouveau
mandat à la direction de la centrale.
«Là où les gens se reconnaissent,
cest par notre travail sur le terrain. Comme la rappelé Henri
Massé cette semaine, nous ne parlons pas de statistiques sur
lemploi ou sur le niveau de vie comme les politiciens, nous
parlons de femmes et dhommes qui perdent leur emploi, souvent leur
maison. Nous parlons de régions dévastées par la crise dans la
forêt et de solutions concrètes pour redonner à ces gens un peu
despoir, pour dynamiser le développement économique en
région», a repris pour sa part M. Arsenault.
Rattrapage important pour le
secteur public
«On la souligné à plusieurs
reprises cette semaine, nos consoeurs et confrères du secteur
public accusent un retard important au chapitre de la rémunération,
même sur le secteur privé non syndiqué. Je prends lengagement de
mettre toutes mes énergies dans le prochain mandat afin quon
puisse avoir une véritable négociation dans le secteur public et
que soient enfin reconnus à leur juste valeur les efforts
des travailleuses et travailleuses de ce secteur.
«Enfin, je veux reprendre à mon compte les avertissements donnés
plus tôt cette semaine au ministre du Travail. Sil savise de
vouloir toucher au droit de grève, dans le transport en commun ou
ailleurs, il va nous trouver sur son chemin», a lancé le
président de la FTQ.
Une transition ordonnée
La continuité des dossiers pilotés par la direction de la centrale
est assurée, notamment, par René Roy qui demeure au poste de
secrétaire général de la FTQ. Au nombre des dossiers dont M. Roy
assume la responsabilité politique notons lemploi et la formation
professionnelle, lassurance-emploi, le français, la condition
féminine.
«Jai accepté de demeurer en
poste pour assurer une transition ordonnée à la direction de la FTQ
et Michel Arsenault a toute ma confiance. Il a certainement toute
lexpérience et les qualités requises pour assumer la présidence de
la FTQ dans un contexte économique incertain», a fait valoir
René Roy.
Les deux dirigeants feront le tour des dossiers dans les prochains
jours et le nouveau président envisage sous peu une tournée de
toutes les régions du Québec afin de discuter avec les membres des
enjeux régionaux spécifiques.
La FTQ est la plus grande centrale syndicale québécoise avec plus
de un demi-million de membres. Comptant 100,000 membres, le SCFP
est son plus important affilié.