C’est non !
12 juin 2008
(MMQ) Le Syndicat des cols bleus de la Ville
de Québec refuse de participer à la conciliation demandée par
lemployeur et accuse le maire Régis Labeaume de saboter les
négociations pour le renouvellement des conventions collectives.
Les dirigeants du Syndicat des employés manuels ont avisé, hier, la
conciliatrice du ministère du Travail, France Racine, quils ne
participeraient pas à la conciliation.
Les représentants des 1475 cols bleus ont
expliqué leur refus par la menace du maire Labeaume de réduire les
offres de la Ville si les employés refusaient la conciliation.
«Ils demandent la conciliation et
ils nous mettent un revolver sur la tempe. On nembarque pas
là-dedans», a commenté le conseiller syndical du SCFP, Denis
Plante.
Tentatives avortées
Cest la deuxième fois quune tentative de reprise des négociations
initiée par lemployeur avorte à la suite dune déclaration
«tout croche» du maire
Labeaume, fulminaient les officiers syndicaux, hier.
La première est survenue en mai à la suite dune rencontre
«secrète» qui sest tenue
le 1er mai dans un hôtel du Vieux-Québec entre, dune part, le
maire Labeaume, son chef de cabinet, Louis Côté, et dautre part,
le président des cols bleus, Jean Lachance, le vice-président,
Réjean Rochette, et le conseiller syndical Denis Plante.
Selon M. Lachance, cette rencontre sest tenue à la demande du
maire, qui lui aurait téléphoné pour relancer les négociations qui
étaient bloquées depuis le 8 avril. Les deux parties avaient
convenu de retourner à la table des négociations le 2 juin.
La reprise des négociations a avorté le 15 mai, quand le maire
Labeaume, son bras droit, Richard Côté, et le directeur général de
la Ville, Alain Marcoux, ont dévoilé les demandes de la Ville en
conférence de presse, ont expliqué les dirigeants des cols bleus.
Le même jour, le Syndicat avisait la Direction des ressources
humaines de la Ville que la rencontre du 2 juin naurait pas lieu.
Parallèlement, les représentants du Syndicat des fonctionnaires
quittaient eux aussi la table des négociations.
Congés de maladie
Par ailleurs, cols bleus et fonctionnaires reprochent au maire de
proférer des faussetés au sujet des congés de maladie pris par les
employés. M. Labeaume a affirmé à plusieurs reprises que les
employés de la Ville prennent, en moyenne, 18 jours de congés de
maladie par année sur des séquences de court terme, cest-à-dire
moins de trois jours de suite, pour lesquels un billet médical
nest pas requis.
Le Syndicat a remis à MédiaMatinQuébec une copie du rapport
des congés de maladie pris par les employés manuels en 2006. La
moyenne de congés de maladie est bel et bien de 18 jours,
reconnaissent les syndiqués, sauf que les chiffres incluent les
congés de maladie à long terme justifiés par des certificats
médicaux. Le Syndicat dit avoir demandé les chiffres pour lannée
2007, qui ne lui ont pas été remis.
Sur les 1475 cols bleus, 1339 ont pris des congés de maladie de
durées diverses en 2006. Les deux tiers ont pris 24 jours et plus
de congés de maladie, un bon nombre allant jusquà une année
complète.
Ces congés de longue durée sexpliquent par des cas de cancer,
dinfarctus, dinvalidité partielle, explique Denis Plante.
La Ville de Québec réfute les accusations du Syndicat et maintient
que les 18 jours de congés pris par les employés sont dans le court
terme.
Par ailleurs, le Syndicat des fonctionnaires a accepté de reprendre
les discussions avec lemployeur en présence du conciliateur Jean
Poirier.