C’EST LA RENTRÉE !
2 septembre 2003
L’été tire à sa fin et, pour bien des gens, les vacances sont
choses du passé. Mais, les membres du SCFP n’en ont pas moins été
actifs dans les dernières semaines. Négociations, moyens de
pression, grèves, ententes de principe et préparation des actions
de l’automne se sont poursuivis tout au long de la saison chaude.
Voici en quelques lignes un aperçu des événements qui ont marqué le
SCFP au cours des derniers mois.
Négociations difficiles à Global
Au terme du processus de conciliation, le 12 août dernier, le
syndicat des employés de Global (SCFP 4502) et l’employeur
n’étaient toujours pas parvenus à s’entendre. Le conciliateur doit
maintenant revoir les deux parties le 2 septembre.
Les pourparlers trébuchent sur l’intention de CanWest d’utiliser
les employés dans n’importe quelle entreprise de Global TV. En
fait, l’employeur veut avoir la possibilité de transférer, à sa
guise, des tâches, des emplois ou des fonctions à une autre
installation de Global TV. Il souhaite inscrire dans le contrat de
travail que de tels mouvements de personnel pourraient conduire à
des mises à pied d’employés syndiqués, sans possibilité de recours
par le syndicat. Ce dernier, bien sûr, juge de telles exigences
abusives et insultantes. «Il s’agit d’une attaque en règle
contre l’emploi de nos membres, mais aussi, et surtout, contre la
diversité des sources d’information. Izzy Asper impose peut-être
ses idées et des éditoriaux uniques à ses journaux, mais il ne
viendra pas faire la loi au Québec», affirme Stéphane Paré,
président du syndicat.
Université de Montréal
Le 12 juin, la Commission des droits de la personne et de la
jeunesse recommandait à l’Université de Montréal (UdeM) de verser
plus de 35 millions de dollars aux employées de soutien, victimes
«de discrimination fondée sur le sexe dans le système
d’évaluation et la structure salariale». La Commission donne à
l’institution jusqu’au vendredi 12 septembre pour se conformer.
Cette décision répond à la plainte déposée le 16 mai 1996 par le
SCFP 1244 (Syndicat des employés et employées de l’UdeM). Si on
l’applique, elle touchera environ 1300 employées, travaillant
surtout dans les bureaux, laboratoires, cafétérias et services. Les
sommes seraient alors réparties comme suit : 15,6 millions pour la
perte monétaire subie depuis 1993 en raison de la méthode de calcul
discriminatoire utilisée par l’UdeM, 1,5 millions pour la perte
monétaire encourue à cause de l’application d’un double système de
rémunération malgré un travail équivalent, six millions aux
secrétaires et, à titre de dommages moraux, 10 000$ à chaque
employée touchée.
Brigadières de la Ville de Sainte-Julie
Les brigadières à l’emploi de la Ville de Sainte-Julie ont aussi eu
droit à une bonne nouvelle cet été. Dans une décision rendue en
juin, la Commission de l’équité salariale a conclu que les emplois
qu’elles occupent n’entrent pas dans la «catégorie d’emploi à
caractère saisonnier». À terme, cette décision de la Commission
pourrait faire en sorte que le salaire des brigadières passe du
taux actuel de 9,73$ à plus de 15$ l’heure. De plus, cette décision
pourrait avoir des conséquences sur le statut d’autres catégories
d’emploi précaires ou atypiques.
Entente à l’Université Laval
Le 17 juin, les membres du Syndicat des employés et employées de
l’Université Laval (SCFP 2500) acceptaient à 89% l’entente de
principe obtenue par leur comité de négociation. Le nouveau contrat
de travail sera en vigueur pour quatre ans, du 1er juin 2002 au 31
mai 2006. Il prévoit des augmentations rétroactives de 1,8% au 1er
juin 2002 et de 2% au 1er janvier 2003. Par la suite, les
augmentations seront conformes à celles négociées dans le secteur
public et parapublic québécois. D’autre part, des anomalies dans la
structure salariale des employés ont été corrigées. Entre autres,
près de 400 femmes travaillant comme secrétaires, agentes de
bureau, etc., profiteront d’une meilleure rémunération, passant
automatiquement de la classe 9 à la classe 10 dès la signature de
la convention.
Fin de la conciliation à la STM
Après plus de 6 mois de négociations et de jours intensifs de
conciliation, le Syndicat des chauffeurs de la Société de transport
de Montréal (SCFP 1983) a dû constater l’échec de cette démarche,
le 19 juin dernier. Les dirigeants syndicaux sont sortis amers de
ces pourparlers : «Les déclarations de la haute direction de la
STM menaçant de fermer le métro les fins de semaine et de sabrer
dans les services le soir et la nuit ne sont que des tentatives
d’intimidation cousues de fil blanc. La direction de la STM se
prépare un automne chaud par ces déclarations irresponsables qui
n’ont fait que jeter de l’huile sur le feu», a déploré le
président, Claude Benoît.
Victoire devant le CRTC
Le 2 juillet, le SCFP savourait une belle victoire contre Quebecor
Media qui cherchait à acquérir les stations de radio AM au Québec.
Le CRTC venait de refuser la transaction et reprenait à son compte
la plupart des arguments invoqués par les syndicats, dont le SCFP.
«Nous avons le sentiment d’avoir été entendus. Nos réticences
étaient fondées et les membres du CRTC ont été sensibles aux
arguments des employés concernés par cette transaction»,
affirmait alors Gilles Mathieu, conseiller pour le syndicat des
employés de CKAC. Lors des audiences du CRTC en février dernier, le
SCFP avait souligné le danger de laisser Quebecor avaler
Radiomédia, notamment en ce qui concerne la concentration de la
presse et l’indépendance journalistique.
Aujourd’hui 2 septembre, on apprenait que le réseau Radiomédia
venait d’être acheté par l’actuel PDG Sylvain Chamberland.
Entente acceptée à La Ronde
Réunis en assemblée générale le 7 juillet, les employés de bureau,
surveillants d’admission et animateurs de La Ronde (SCFP 429), ont
accepté, dans une proportion de 86,8%, l’entente de principe
conclue avec leur employeur. En plus de prévoir des augmentations
salariales de l’ordre de 2,4% pour 2002, 3% pour 2003 et 3% pour
2004 – incluant une indexation au coût de la vie si l’IPC dépasse
3,5% -, et de 2% pour 2005, la convention collective introduit une
nouvelle échelle de traitement plus avantageuse.
Sainte-Béatrix: le maire sort sa masse contre des
manifestants
Trois plaintes au criminel ont été déposées le 9 juillet dernier
contre le maire de Sainte-Béatrix, les plaignants alléguant des
menaces de mort proférées à leur endroit. Le samedi 5 juillet, les
employés municipaux – en grève depuis le 11 mars – et une
quarantaine de sympathisants ont profité de l’événement culturel
Pédestr’Art, à Sainte-Béatrix, pour protester contre l’absence de
négociations. Ils se sont adressés pacifiquement aux personnes
présentes puis, se sont rendus jusque devant le commerce de
location d’outils du maire Daniel Arbour. À la fin de la
manifestation, ce dernier est sorti armé d’une masse pour
confronter les manifestants qu’il aurait menacés de «tirer au
douze».
Unanimité chez les employés de la Société du Parc des Îles
Le 10 juillet, les employés de la Société du Parc des Îles (SPI),
représentés par le SCFP 429, ont accepté à l’unanimité leur nouveau
contrat de travail. Celui-ci, d’une durée de cinq ans, prévoit des
augmentations salariales de l’ordre de 3 % pour 2002, 2% pour 2004,
2,5% pour 2005 et 2,5% pour 2006. Dès la signature, une nouvelle
échelle de traitement plus généreuse entrera en vigueur. Autre gain
majeur pour le syndicat, l’ajout d’une clause de protection contre
la sous-traitance accordant au Syndicat un droit de regard sur les
contrats octroyés par la SPI qui toucheraient les activités
présentement dévolues aux cols blancs, ce qui protégera
l’accréditation syndicale.
Bref conflit de travail aux ventes locales de TVA
En grève depuis le 2 juillet et en lock-out depuis le 9, les
représentants aux ventes locales de TVA, membres du SCFP 687, se
sont finalement entendus avec leur employeur le jour suivant. La
nouvelle convention collective, d’une durée d’un an, prévoit un
taux unique de commission, problème qui était au cur des
divergences. D’autre part, les syndiqués enregistrent des gains au
chapitre de l’utilisation des surplus du régime de retraite.
Piscines fermées à Brossard
Courte grève également pour les sauveteurs des huit piscines de
Brossard, membres du SCFP 306. Les 52 employés de la compagnie
Aquasplash ont débrayé pendant trois jours. Principal point en
litige: les salaires, bien moins élevés que ceux des autres
sauveteurs de Longueuil. La chaleur aidant, l’employeur a
finalement consenti des augmentations de salaire qui ont été
acceptées par 76% des grévistes qui sont retournés au travail le 31
juillet.
Conventions signées à Terrebonne
Le 7 août, le syndicat des cols bleus de Terrebonne (SCFP 1009)
signait une nouvelle convention collective d’une durée de cinq ans.
Les sept mois de négociation avec la municipalité ont porté fruit,
les employés ont réussi à rapatrier des tâches, à créer des postes
permanents et obtiennent des augmentations de salaire de 3% par
année, avec possibilité d’un ajout de 1% si l’indice du coût de la
vie dépasse la hausse de salaire prévue. Les membres avaient
accepté l’entente de principe dans une proportion de 98%.
Quelques jours plus tard, les cols blancs signaient eux aussi une
nouvelle entente avec la Ville de Terrebonne. L’entente de principe
avait auparavant été adoptée à 98% par les membres du syndicat. Le
nouveau contrat de travail arrivera à échéance le 31 décembre 2007
et prévoit des augmentations salariales de 3% par année avec la
possibilité d’un ajout maximale de 1% si l’indice du coût de la vie
excède 3%.
Entente au port de Québec
Les débardeurs du port de Québec profiteront d’unnouveau contrat de
travail pour les sept prochaines années. Il s’agit d’une entente
historique. Pour la première fois, un règlement est atteint sans
qu’il y ait conflit de travail ou recours aux services d’un tiers.
La nouvelle convention collective prendra fin le 31 mai 2010. Pour
les cinq premières années du contrat, les débardeurs recevront des
augmentations salariales équivalentes à l’IPC (dans une fourchette
se situant entre 2% et 3,5%) et, pour les deux années suivantes,
des augmentations de 3,5% et de 4,5%. Le syndicat affirme avoir
également enregistré des gains en ce qui concerne le fonds de
pension et le déploiement des effectifs.
Victoire à Rivière-Rouge
Dans les Hautes- Laurentides, les quelque 45 employés cols blancs
et cols bleus de la nouvelle ville de Rivière-Rouge ont
majoritairement choisi le SCFP. Appelés à se prononcer lors d’un
vote d’allégeance syndicale, 55 % des employés municipaux ont
préféré le SCFP à la CSN. La victoire a été confirmée le 30 juillet
devant des représentants du ministère du Travail suite à la
contestation du statut de six salariés qui, finalement, ont tous
été reconnus comme tels et ont préservé leur droit de vote.