100,000 tracts distribués par les membres du SCFP à la grandeur du Québec
29 octobre 2004
Tôt ce matin, des dizaines de militants et de
militantes du SCFP étaient à l’uvre dans cinq grandes villes du
Québec pour informer les usagers des pièges de la privatisation
dans le transport en commun. À Montréal, Longueuil, Trois-Rivières,
Sherbrooke et Saguenay, pas moins de 100,000 dépliants ont été
distribués à la population. Le dépliant explique les causes du
sous-financement des sociétés de transport et dénonce les
privatisations qui ouvriraient la porte au patronage, à la hausse
des tarifs et à la diminution des services.
«Au lieu d’assumer ses responsabilités dans le transport urbain,
un service public par excellence, le gouvernement Charest ne trouve
rien de mieux que de se tourner vers la privatisation, qu’il
appelle pudiquement partenariats public-privé. Il faut que les
usagers comprennent les revers qu’ils subiront si le gouvernement
va poursuit son projet. Les entreprises privées n’investiront que
si elles peuvent en tirer profit. Cela veut dire: une augmentation
du prix des billets, une perte d’expertise, une diminution de
service et la disparition des lignes moins rentables», explique
Claude Benoît, président du syndicat des chauffeurs d’autobus de la
STM.
Le SCFP s’attaque également au mythe de
l’entreprise privée, considérée à tort comme plus efficace. Le
syndicat souligne que la ligne de transport privée de Saint-Bruno,
par exemple, existe uniquement grâce à une subvention de 600,000$
de Québec, somme qui serait refusée à la société publique si elle
souhaitait rapatrier le service. Dans un autre dossier, la société
de transport de Québec a repris à l’interne la gestion de son
réseau informatique après l’avoir confiée à une firme privée
incapable d’offrir un service de qualité. Enfin, n’oublions pas que
le métro de Montréal, malgré une situation financière difficile,
est reconnu comme l’un des plus performants au monde.
Le SCFP met donc la population en garde contre les illusions créées
par les PPP et propose plutôt des solutions réalistes visant à
améliorer réellement le service aux citoyens. Entre autres, plus de
10 ans après avoir abandonné toute responsabilité et mis le fardeau
de ce dossier sur le dos des municipalités, le gouvernement du
Québec devrait réinvestir dans le transport en commun. D’autres
avenues sont aussi envisageables, comme un retour de la TVQ aux
municipalités pour le transport en commun, une exemption de la taxe
d’essence pour les sociétés de transport, une taxe spéciale sur le
stationnement, la création de fonds régionaux, etc. «Pour le
SCFP, le transport en commun est un service public et doit le
demeurer. Il est impératif de garder sous un contrôle collectif cet
aspect essentiel du développement économique et social de nos
collectivités», de conclure Claude Benoît.