Briseur de « grève » à l’emploi de la Ville!
7 novembre 2002
Rebondissement dans le lock-out des cols blancs de Malartic. Suite
à une plainte du SCFP 4224, une enquête effectuée par le ministère
du Travail a conclu que la municipalité aurait enfreint l’article
109.1 a) du Code du travail. L’enquêteur, Frédéric Gaudet,
considère dans son rapport qu’une inspectrice en bâtiment de la
Ville, embauchée pendant le lock-out, effectue des tâches
normalement effectuées par les salariées cadenassées.
Dans sa lettre au ministre du Travail, l’enquêteur écrit : «
Elle admet également avoir perçu, de façon ponctuelle, des droits
de mutation et autres paiements en chèques, en comptant et par
transactions automatisées. Bref, il est tout à fait normal pour
elle de faire entrer les visiteurs à l’hôtel de ville et de leur
fournir les services auxquels ils s’attendent. Les interventions de
(X) ne sont pas découragées par l’employeur, Mme Lucie Roger
(directrice des ressources humaines) déclarant qu’elle-même ne
peut pas toujours être présente durant les 2 heures d’ouverture de
l’hôtel de ville. Je conclus que (X) est une personne qui a été
embauchée durant le lock-out et qui effectue de façon occasionnelle
et ponctuelle des tâches normalement exécutées par des salariées en
lock-out en contravention à l’article 109.1 a) du Code du travail
».
D’autre part, les comportements hasardeux du conseil municipal se
multiplient. En plus du recours à au moins un briseur de grève,
l’employeur a demandé à la Commission d’accès à l’information, le
29 août dernier, de refuser les demandes de documents soumises par
le syndicat. Pourtant, la Ville s’était elle-même engagée, dans une
lettre datée du 1er novembre 2001, à fournir à la partie syndicale
tous les documents permettant d’établir la situation financière de
la municipalité. L’administration prétend maintenant que les
demandes du syndicat sont abusives et que la Ville ne dispose pas
des ressources humaines pour y répondre. Pour le SCFP, cet argument
est absurde. Si les effectifs manquent, c’est justement parce que
la municipalité les a mis à la rue.
Le lock-out dure depuis le 29 avril. La municipalité de Malartic
souhaite ainsi faire perdre aux syndiqués leurs clauses de sécurité
d’emploi.