Aucun «complot syndical national»: Labeaume a provoqué la crise, selon le SCFP
18 avril 2012
Les dirigeants québécois du Syndicat canadien
de la fonction publique sont abasourdis des propos de Régis
Labeaume, maire de Québec, voulant que la Ville soit ciblée comme
champ de bataille par les syndicats nationaux dans le contexte de
la négociation des cols bleus.
«Il ne faut pas chercher midi à
quatorze heures: le document signé de la main du d.g. et les 162
congédiements, ce sont les grands jets dessence qui ont mis le
feu. Ce nest pas plus compliqué que ça. M. Labeaume peut garder
ses théories du complot pour lui», a déclaré Lucie
Levasseur, présidente québécoise du SCFP.
«La théorie du complot syndical
national, elle ma bien fait rire ce matin. La fonction première de
notre syndicat, cest de négocier et de signer des ententes. Cest
ce quon tente de faire à Québec, depuis plus dun an quon négocie
avec la Ville. Sil y a une impasse en ce moment, M. Labeaume peut
trouver la cause dans sa propre cour», selon Denis Bolduc,
secrétaire général du SCFP.
Le SCFP ne commentera pas davantage des propos qui nont pas
lombre dun fondement.
Hier, les cols bleus de Québec, membres de la section locale 1638
du SCFP, ont participé à leur assemblée syndicale et accordé à 98%
un mandat de grève à leur direction syndicale, mandat devant être
exercé au moment jugé opportun.
Les cols bleus sont au nombre denviron 1350 et nont pas exercé de
droit de grève depuis plus de 25 ans. Ils sont sans contrat de
travail depuis le 31 décembre 2010. Les négociations entre les cols
bleus et la Ville de Québec durent depuis plus dun an. Treize
séances de négociation ont eu lieu entre les parties depuis février
2011, dont quatre en présence dune médiatrice nommée par la
ministre du Travail. Les pourparlers entre les parties se sont
rompus abruptement le jeudi 12 avril quand les cols bleus ont
découvert une note interne du directeur général préfigurant des
compressions à grande échelle.
Comptant plus de 111,000 membres au Québec, le
SCFP représente environ 70% de lensemble des employés municipaux
au Québec, soit 29,400 membres.