Annonce d’une grève rotative pour récupérer des emplois
13 janvier 2010
Les cols bleus de Montréal haussent le ton et
montent d’un cran leurs moyens de pression. Sans contrat de travail
depuis plus de deux ans et demi, ils en ont plus qu’assez de
l’immobilisme de la Ville à la table de négociations.
Aujourd’hui, leur syndicat fera parvenir au
ministère du Travail un avis de grève rotative, qui débutera le 25
janvier prochain pour se terminer le 5 mars. Le principe de cette
grève est simple, mais il s’agit d’une première sur l’île de
Montréal.
La Ville compte 19 arrondissements et des services centraux. Les
employés manuels vont débrayer, à tour de rôle, en commençant par
l’arrondissement Ville-Marie, pour un cycle de 20 jours qui sera
répété deux fois, jusquà la fin prévue de la grève, le 5 mars.
«Ainsi, on maximise limpact sur
ladministration municipale tout en minimisant les conséquences
pour les citoyens. On le maintient, on ne veut pas prendre la
population en otage, mais il faut que ça bouge, on est patients,
mais ça suffit», explique le président Michel Parent.
Pour le syndicat, le principal enjeu est le recours abusif à la
sous-traitance. «Malgré les beaux
discours de la Ville sur le bon travail des cols bleus, dans les
faits, on assiste à un effritement constant des services publics
municipaux, indique Michel Parent. Dans certains arrondissement, si laisse les
choses aller, tout ira au privé, il ny aura plus de cols bleus.
Autant mettre la clé sous la porte!» Par exemple, dans des
arrondissements comme Ville-Marie, 70% du déneigement des rues est
effectué par le privé, ce qui coûte 30% de plus que les services à
linterne.
En plus de flouer le contribuable, le recours au privé est une
porte ouverte au patronage, à la collusion et aux cadeaux aux amis
du parti au pouvoir. Le syndicat rappelle que la série de scandales
qui ont éclaboussé l’administration Tremblay au cours des derniers
mois étaient tous reliés à la sous-traitance et à la privatisation
de certaines activités. Pour le syndicat des cols bleus, il faut
que la Ville retrouve les moyens d’agir et de remplir sa mission
par elle-même. Pour les travailleurs, cela signifie la confirmation
du statut de permanents pour 600 dentre eux qui travaillent à
temps plein depuis des années, mais qui ont toujours le statut
d’auxiliaires. «Ainsi, on protège
nos emplois et le service public, et on érige une barrière pour
empêcher la privatisation de notre ville», de conclure
Michel Parent.