ALVIN GIBBS ACQUITTÉ !
1 juin 2004
Accusé d’agressions sexuelles sur des mineurs, Alvin Gibbs, cet
éducateur à l’emploi des centres de la jeunesse et de la famille
Batshaw, a été disculpé de tous les chefs d’accusation qui pesaient
jusqu’alors contre lui.
Après un cauchemar qui aura duré près de quatre ans, le verdict
d’innocence de la Cour a abondé dans le même sens que la sentence
émise par un arbitre du travail en novembre dernier. C’est donc un
homme soulagé qui est sorti du tribunal et qui souhaite désormais
retrouver son emploi, la quiétude d’esprit et une vie normale. Même
si cet événement a bouleversé sa vie et entaché sa réputation,
Alvin Gibbs a toujours gardé espoir. «La vérité triomphe
toujours», a-t-il affirmé aux personnes présentes.
Les soit-disant événements dont il est question remontent à
novembre 1997 et se seraient poursuivis jusqu’en octobre 2000, date
à laquelle Alvin Gibbs a été suspendu par son employeur. En mars
2001, il a par la suite été congédié, la direction du centre de la
jeunesse et de la famille croyant qu’il s’était livré à des
«activités sexuelles» avec de jeunes bénéficiaires. En
septembre 2001, des accusations, criminelles cette fois, étaient
déposées contre Alvin Gibbs, pour les mêmes motifs.
Il a pourtant été clairement démontré que le jeune à l’origine des
accusations a livré un faux témoignage à la police, espérant ainsi
poursuivre le Centre et demander une compensation monétaire pour
dommages-intérêts. «Il voulait revenir dans le système et faire
de l’argent en poursuivant le Centre. C’était pour lui «a big
game».» (Extrait du résumé du témoignage du jeune, p. 13
de la sentence arbitrale.) Un autre jeune devait lui aussi
reconnaître, plus tard, que ses premières déclarations à la police
n’étaient pas fondées non plus. Questionné par le procureur de la
Couronne, au mois de janvier dernier, ce jeune a dit ne pas se
souvenir des incidents d’abus à son endroit, même après qu’on lui
ait présenté son témoignage à la police sur vidéocassette. «I
have my own problems. I’m in no position to testify» (
J’ai mes problèmes, je ne suis pas en mesure de
témoigner.), a-t-il ajouté, lui qui était alors en attente
de jugement pour une autre cause.
Un premier avril pas drôle du tout
Comme si les fausses accusations et la perte de son emploi ne
suffisaient pas, Alvin Gibbs a aussi été l’objet d’une erreur
journalistique tout à fait déplorable. Le premier avril 2003, un
quotidien montréalais publiait la photo de la victime, désormais
paraplégique, d’un hold-up survenu dans une caisse populaire et
celle de son agresseur. Le fait est que la photo du présumé
coupable avait été remplacée par celle d’Alvin Gibbs?
Pour l’agent de griefs George Gawel et le conseiller syndical Gerry
Joyce, cette histoire démontre que les personnes qui travaillent
comme éducateurs ou dans des métiers similaires sont prédisposés
aux accusations sans fondement. «Cela illustre de façon
éloquente l’importance qu’il faut accorder à la présomption
d’innocence dans notre société».