Agressions et intimidation de journalistes et caméramans: le SCFP réclame des mesures de prévention
27 juillet 2020
Après un week-end d’incidents inquiétants quant à la liberté de presse au Québec, le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui représente les journalistes et caméramans de TVA, lance un appel à l’action. Pour le SCFP, les menaces et agressions dont ont été victimes les reporters Yves Poirier samedi à Montréal et Kariane Bourassa dimanche à Québec, de même que leurs caméramans, sont des symptômes prévisibles d’un climat d’exercice de la profession journalistique en détérioration au Québec. Par conséquent, tous les acteurs et institutions concernés doivent s’ajuster pour mieux protéger la liberté de presse.
Dans un premier temps, le SCFP et sa section locale 687, Syndicat des employé(e)s de TVA, sont en discussions avec l’employeur sur de nouvelles modalités de travail pour les journalistes et caméramans dans des situations potentiellement périlleuses.
«Il faut tirer les leçons de ce week-end exécrable et veiller à ce que ça ne se reproduise plus, notamment par un ajustement des ressources humaines en situations risquées. Jusqu’à présent, la réaction de l’employeur est bonne, autant sur cet aspect particulier que pour l’ensemble du problème, ce que nous saluons», selon Carl Beaudoin, président provincial du SCFP 687.
Dans un deuxième temps, le SCFP en appelle à une réflexion de société sur les causes de cette tendance et les moyens de l’inverser.
«Les médias sociaux débordent de théories du complot qui prêtent aux médias des intentions diaboliques et qui en font les boucs émissaires de tout et n’importe quoi. Ces théories contaminent des individus et des groupes, qui les comprennent comme un permis d’intimider, de harceler et d’agresser. Dans l’ensemble de la société civile, il faut se retrousser les manches pour trouver des solutions et les appliquer, sans attendre d’autres dérapages», de renchérir Carl Beaudoin.
«Il faut s’assurer que tout le monde s’entend sur un principe très clair: s’en prendre aux journalistes ou aux caméramans, c’est attaquer directement la liberté de presse et le droit du public à l’information, qui sont des fondements de notre société démocratique», selon Nick Mingione, président du Conseil provincial du secteur des communications (CPSC) du SCFP.
Pour ce qui est des détails des deux incidents du week-end, le SCFP s’attend à ce que la lumière soit faite par les autorités policières.
Comptant près de 122 000 membres au Québec, le SCFP représente quelque 7180 membres du secteur des communications au Québec.