Rien de rassurant pour le réseau de la santé et des services sociaux
8 février 2012
Le Réseau québécois sur lintégration
continentale (RQIC), dont fait partie le SCFP, a rendu publics une
deuxième série de documents sur lAccord économique et commercial
global (AECG). Cette fois, ce sont les offres secrètes du Canada et
du Québec en matière de services financiers qui sont dévoilées.
La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) a
étudié les documents et a rendu publique son analyse. La FIQ émet
de sérieuses craintes quant au sort réservé au réseau de la santé
et des services sociaux à lissue des négociations entre le Canada
et lUnion européenne.
«Après les inquiétudes soulevées par lInstitut de recherche en
économie contemporaine (IREC), le Syndicat canadien de la fonction
publique et le Conseil des Canadiens, voilà que la FIQ met en
lumière le fait que la protection du réseau de la santé et des
services sociaux est loin dêtre assurée. Devant lampleur des
enjeux qui sont négociés dans cet accord, le RQIC réitère sa
demande pour que cessent ces négociations secrètes et exige un
débat public», de déclarer Pierre-Yves Serinet, porte-parole
du RQIC.
Ouverture complète aux
marchés
Les commentaires émis par la FIQ touchent spécifiquement son
domaine dexpertise soit la santé, et force est de constater que
les pourparlers risquent davoir des effets désastreux.
«Quil sagisse dassurance, de
services professionnels, de services informatiques ou de marchés
publics, les gouvernements cherchent des moyens pour en soumettre
une part toujours plus grande aux marchés et lAÉCG ne fait pas
exception. Cet accord vise à assujettir les services publics,
incluant le réseau de la santé et des services sociaux, aux aléas
de léconomie et de la mondialisation. Cest tout à fait
inacceptable», de dire Michèle Boisclair, vice-présidente à
la FIQ.
La RAMQ oubliée?
Dans les offres initiales, le gouvernement du Québec a inscrit
quelques monopoles tels que la SAQ et la SEPAQ, mais la FIQ
sétonne de constater quil na pas jugé bon dinscrire de réserve,
présente ou future, en ce qui a trait à la Régie de lassurance
maladie du Québec (RAMQ). «Puisque la RAMQ agit comme assureur public
pour les soins de santé, il y a tout lieu de craindre que le panier
des services assurés publiquement rétrécisse comme peau de chagrin,
dans le but de laisser libre cours au marché et aux régimes privés
dassurances maladie et hospitalisation», dexpliquer
Michèle Boisclair, vice-présidente à la FIQ.
Aucune
protection pour les services sociaux
Au chapitre des services sociaux, il est également inquiétant de
constater que le gouvernement du Québec na inscrit aucune réserve.
Cest doublement étonnant puisque le gouvernement du Canada a jugé
bon dinscrire une réserve alors que les services sociaux touchent
également les compétences provinciales. « Il y a lieu de se
demander si le Québec a renoncé à ses compétences en matière de
services sociaux et ainsi, sen remet aux bons soins du
gouvernement fédéral. Cest dautant plus préoccupant lorsque lon
constate lattitude du gouvernement Harper pour les transferts
fédéraux en santé ou pour lavenir du Programme de la sécurité de
vieillesse. La pérennité des services sociaux apparait de plus en
plus menacée dans cet accord », de poursuivre la
vice-présidente.