Le ministre Blais veut-il marginaliser les employés de soutien?
3 juin 2015
Les employés de soutien des écoles primaires
et secondaires du Québec risquent-ils d’être mis de côté par
l’abolition des commissions scolaires? C’est ce qui semble
transpirer des intentions du gouvernement Couillard et du ministre
de l’Éducation François Blais, si l’on se fie à l’article Des commissions scolaires sans pouvoir de
taxation du
journal La Presse du 2 juin. En effet, des documents obtenus par La Presse indiquent que le
gouvernement du Québec se prépare à créer des conseils scolaires
qui remplaceraient les commissions scolaires et seraient composés
de 15 membres. Parmi ces membres, on dénombrerait des représentants
des parents, des enseignants et d’une multitude d’intervenants, y
compris du milieu des affaires et du monde municipal… mais aucun
représentant du personnel de soutien.
«Le personnel de soutien, c’est
un pan vital de nos écoles. Ce sont les secrétaires, les
éducatrices en service de garde, les concierges, les ouvriers
spécialisés, les techniciennes en éducation spécialisée et bien
d’autres. Ils détiennent une expertise irremplaçable et une
connaissance unique du terrain. Leur contribution à la gouvernance
scolaire est indispensable», a expliqué Pierre Degray,
président du Conseil provincial du soutien scolaire (CPSS) du
SCFP-Québec.
«À la base,
nous sommes très inquiets du démantèlement des commissions
scolaires. Et là, je reçois de multiples appels d’employés de
soutien qui sont alarmés de ce projet de conseils scolaires. Quel
signal est-ce que ça envoie pour l’avenir des services qu’ils
offrent, pour la gouvernance du réseau scolaire? Le gouvernement
va-t-il vraiment pousser dans l’ombre le personnel de soutien?
Est-ce que ça annonce d’autres compressions ou une vague de
sous-traitance», de s’inquiéter Pierre Degray.«Heureusement, le débat sur
l’avenir des commissions scolaires n’est pas terminé. Il est encore
temps de préserver des instances démocratiques et de reconnaître
l’expertise des employés de soutien», a-t-il conclu.
Comptant plus de 112,700 membres au Québec, le Syndicat canadien de
la fonction publique (SCFP) représente quelque 10,100 membres dans
le secteur de l’éducation au Québec.