À la fois intelligent et déconcertant!
12 septembre 2013
Le Conseil provincial du secteur universitaire
(CPSU) du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) reçoit
favorablement le rapport issu du chantier sur la loi encadrant les
universités québécoises, mais sinquiète de certaines de ses
recommandations. Le rapport déposé par les deux coprésidents du
chantier, Lise Bissonnette et John Porter, dans la foulée du Sommet
sur lenseignement supérieur propose une nouvelle vision de ce que
devrait être luniversité aujourdhui.
À ce sujet, le CPSU approuve les recommandations relatives à la
mission des universités, les valeurs universitaires et lengagement
solennel de lÉtat. Celles-ci ont pour mérite de rappeler aux
membres des instances dirigeantes que leurs responsabilités et
leurs devoirs sinscrivent dans un environnement qui dépasse
largement le monde des stratégies financières et de la gestion de
risque. Il est bon de surcroît que ce rappel se fasse auprès de
lÉtat à qui lon demande de sengager à protéger et à soutenir, à
titre de fiduciaire, un patrimoine à la fois culturel, social,
artistique et intellectuel que représente le système québécois
denseignement supérieur.
Toutefois, le CPSU est en total désaccord avec les recommandations
relatives à la gouvernance et la gestion des universités. Au nom de
la diversité des universités, lélaboration dun code de pratiques
qui encadre le fonctionnement des instances décisionnelles, et
notamment le conseil dadministration ne fait quallouer dans les
faits un pouvoir accru à ce même conseil. Lajout à ces
recommandations de labrogation de la Loi sur lUniversité du
Québec vise le même objectif.
«Il se peut
quil faille dépoussiérer cette loi en y allégeant le processus
administratif. Il est clair quil faut lamender afin que la
composition des conseils dadministration reflète la diversité des
acteurs du monde universitaire et quainsi leur contribution soit
reconnue en leur allouant le statut de membre à part entière au
conseil dadministration. Mais proposer dabroger la loi et de
réduire lencadrement législatif qui régit certaines universités
comme si la crise étudiante de 2012 avait eu lieu par le plus pur
des hasards est pour le moins étonnant», de déclarer Carole
Neill, présidente du CPSU.
Enfin, ajoute-t-elle «il ne
suffit pas de recommander les principaux objets à inclure dans un
code de pratiques et de croire ainsi que tout ira pour le mieux
dans le meilleur des mondes. Le ministre Pierre Duchesne ne peut
permettre que la loi-cadre soit soumise à tant dimprécisions et
que la gouvernance se limite à la bonne volonté dun conseil
dadministration.»