Les infirmières forcées d’intervenir physiquement à l’Institut Pinel
3 septembre 2006
Les employés de lInstitut Phillipe-Pinel,
membres du
SCFP-FTQ, sont inquiets, très inquiets. Lemployeur vient
dannoncer que, dès le 11 septembre, le personnel infirmier devra
prêter main forte aux éducateurs et intervenir physiquement auprès
des patients en crise. Pour le syndicat, cela menace la sécurité
des infirmiers et infirmières, et contrevient à leur code de
déontologie.
«Jai plus de 25 ans dancienneté et je nai jamais eu à
contrôler un patient violent. Ce nest pas avec une formation
ancienne et jamais éprouvée que je pourrai être efficace. Je nai
pas développé daptitudes pratiques en ce sens. Nos patients ont
souvent un passé criminel et ne sont pas des enfants de cur. Ce
genre de contrôle ne fait pas partie de mon travail. Je nai pas
envie de me battre avec ceux que je soigne», affirme Line
Milot, infirmière à lInstitut Pinel.
Selon Christian Pitel, président du SCFP 2960,
la demande de lemployeur est contraire à léthique professionnelle
des infirmiers et infirmières. «Leur code de déontologie
interdit de briser le lien de confiance avec le patient ou duser
de violence. Un éducateur peut se permettre dagir physiquement
pour assurer la sécurité du malade, mais pas le personnel
infirmier. Comment pourrait-on, souligne-t-il, préserver ce
lien de confiance si linfirmier ou linfirmière qui administre la
médication au patient est la même personne qui, plus tôt, la
contrôlé physiquement?»
Les syndiqués soutiennent quen se basant sur la nouvelle
convention collective, lemployeur tente de contourner une décision
de la CSST, maintenue par la CLP, reconnaissant au personnel
infirmier le droit de refuser dintervenir physiquement auprès de
patients. «Sil faut multiplier les recours, nous le ferons car
nous voulons protéger nos membres et éviter de les placer dans des
situations délicates où leur sécurité est en jeu», affirme
Christian Pitel. Soulignons que le Syndicat canadien de la fonction
publique évalue présentement la possibilité de déposer des griefs
pour empêcher la direction de lInstitut de modifier la description
de tâches des infirmiers et infirmières en ce sens.