Réplique à Claudette Carbonneau
4 février 2005
Dans une lettre d’opinion publiée dans La
Presse du 31 janvier, la présidente de la CSN, Claudette
Carbonneau, écrit que son organisation « a accueilli ce syndicat
[syndicat des employés des magasins et de bureau] dans les mêmes
circonstances de grève et de difficultés que l’avait fait le
SCFP-FTQ pour les employés d’entrepôt de la SAQ au tournant des
années 1990. » Le président du SCFP 3535 lui répond.
« La longue lettre de la présidente de la CSN au sujet de
l’affiliation du syndicat des employés de magasins de la SAQ à sa
centrale mérite quelques rectificatifs. Tout d’abord, il est faux
d’affirmer que le syndicat des employés d’entrepôts s’est affilié
au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ) alors qu’il
était en grève. Au début des années 1990, nous avions réfléchi
quant à la possibilité de nous unir à une centrale, avant de
commencer les négociations. Nous avions conclu que notre rapport de
force serait meilleur si nous cessions d’être un syndicat
indépendant. Les dirigeants du Syndicat des employé-es de magasins
et de bureaux de la SAQ n’ont manifestement pas fait cette
réflexion, ce qui explique le cul-de-sac dans lequel ils se sont
retrouvés. En 1990, nous avions donc conclu un contrat de service
avec le SCFP avant d’entrer en conflit de travail, disposant ainsi
de tous les outils pour faire face à la situation une fois en
grève.
Ensuite, il est bon de rappeler à madame Carbonneau que le SCFP
aussi a répondu à l’appel à l’aide de plusieurs grévistes de la
SAQ, des syndiqués en colère contre leur syndicat qui avait conclu
en secret une entente avec la CSN. Une fois qu’il a eu les mains
liées, leur syndicat s’est obstinément opposé à leur droit de
choisir entre deux propositions. Plusieurs grévistes ont été floués
dans cette opération, ils ont été les otages d’une situation
difficile, les laissant décider entre un chèque ou rien du tout.
L’offre du SCFP était supérieure à celle de la CSN, mais les
grévistes n’ont même pas eu la chance de l’entendre. Les dirigeants
du SEMB ont manqué de transparence, la CSN a profité d’une
situation pénible, et ce n’est pas en se cachant derrière de
pauvres arguments juridiques qu’on effacera cette triste réalité.
»