De l’action dans le secteur municipal
13 mai 2002
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il y a de l’action dans le
secteur municipal ces jours-ci, même si les médias en général n’en
ont guère parlé, les conflits à Vidéotron, Bombardier et
Radio-Canada ayant occupé tout l’espace médiatique. Et pourtant, le
29 avril, la municipalité de Malartic mettait en lock-out ses
employés cols blancs. La même journée, nos confrères et consurs de
St-Jean-sur-Richelieu débrayaient pour protester contre
l’administration municipale. Par ailleurs, à Sherbrooke et à
Rimouski, trois campagnes d’allégeance syndicale battaient leur
plein. Mais tout cela n’a pas empêché nombre de militants et de
membres du personnel de préparer le congrès du secteur municipal
qui s’ouvrira le 14 mai.
Malartic
Les lock-out sont à la mode. Après ceux de Radio-Canada, de
Vidéotron Télécom, de Vidéotron Ltée, en Abitibi-Témiscamingue, les
cols blancs de la municipalité de Malartic se retrouvent en
lock-out eux aussi, depuis le 29 avril. Les négociations ont
trébuché sur un seul point : la sécurité d’emploi. La Ville de
Malartic tente aujourd’hui d’imposer un sérieux recul à ses
employés et de faire disparaître la clause sur la sécurité
d’emploi, chèrement gagnée par les cols blancs à l’issue d’une
grève de quatre mois et demi, en 1999. Le syndicat local des cols
blancs (SCFP 4224) a entrepris une campagne de sensibilisation
auprès de la population pour ramener à la raison les dirigeants de
cette municipalité.
Saint-Jean-sur-Richelieu
Les cols bleus et cols blancs de la nouvelle ville de
Saint-Jean-sur-Richelieu ( SCFP 3055 et 4134 ) vivent présentement
une situation difficile. Depuis le regroupement forcé de cinq
municipalités au début de l’année 2001, la nouvelle ville de
Saint-Jean-sur-Richelieu doit voir à l’application de neuf
conventions collectives différentes, toutes arrivées à échéance le
31 décembre dernier. Depuis ce temps, la nouvelle administration
municipale a rejeté du revers de la main le protocole d’intégration
présenté par les deux syndicats locaux, ce qui maintient les
employés dans l’incertitude et la confusion. De plus,
l’administration tente par tous les moyens de contourner les règles
établies dans les différentes conventions. Aussi, les relations du
travail se sont-elles gravement détériorées et l’heure est
maintenant à l’affrontement.
Le syndicat des cols bleus a d’ailleurs déclenché un arrêt de
travail de 48 heures (entre le 29 avril et le 1er mai) pour bien
faire comprendre à l’employeur que les travailleurs n’acceptent pas
le viol systématique de leur convention collective. Tout s’est
réglé devant le Conseil des services essentiels, à la satisfaction
de nos collègues qui ont obtenu des arbitrages accélérés et évité
les mesures disciplinaires. Sur le plan des négociations, rien ne
bouge à St-Jean-sur-Richelieu et tout laisse prévoir un conflit
important. Les dirigeants de la nouvelle ville proviennent d’une
petite municipalité (maintenant regroupée au sein de
St-Jean-sur-Richelieu) qui fonctionnait la plupart du temps en
dehors du cadre établi par la convention collective. Maintenant à
la tête de la grande ville, leur gestion se décline sur le mode
autoritaire et paternaliste.
Mais, ce conseil municipal est provisoire et des élections auront
lieu le 3 novembre prochain. C’est dans ce contexte que les cols
blancs et cols bleus ont entrepris une campagne d’information
auprès de la population. Ainsi, dès le 8 mai, dans le journal local
Le Canada français, les syndiqués faisaient insérer 10 000 copies
d’un document de quatre pages pour informer la population des
enjeux actuels. Et ils promettent d’en rajouter dans les semaines
et les mois à venir.
Congrès du CPSM
C’est sous le thème Regroupés – une force accrue, thème faisant
allusion aux toutes récentes fusions municipales, que le congrès du
Conseil provincial du secteur municipal (CPSM) se tiendra à
Rimouski les 14, 15, 16 et 17 mai. Il s’agira d’une réunion
d’étude, mais aussi d’une assemblée qui se prononcera sur des
enjeux importants. Entre autres, il est à prévoir que le congrès du
secteur municipal prendra position sur l’Organisation mondiale du
commerce (OMC) et les impacts de l’accord général sur le commerce
des services. En effet, cet accord international pourrait mettre en
péril de nombreux services assurés par les municipalités et
forcément, les emplois des travailleurs et travailleuses que nous
représentons. Dans les semaines et les mois qui suivront le congrès
de Rimouski, on pourrait assister à une série d’interventions
publiques des syndicats du personnel de nos villes.
Des votes à Sherbrooke et Rimouski
Les votes d’allégeance syndicale qui font suite aux fusions
municipales sont loin d’être terminés. Ainsi dans la semaine qui
vient, se tiendront trois votes en trois jours. Tous ces scrutins
opposent le SCFP à la CSN. Tout d’abord, ce sont les 350 cols bleus
de la nouvelle ville de Sherbrooke (fusion de huit villes) qui
choisiront leur unique agent négociateur, le mardi 14 mai. Les
résultats devraient être connus en début de soirée. Au terme d’une
campagne qui a duré quelques semaines, on s’attend à une victoire
du SCFP qui part largement favori.
Puis, les 15 et 16 mai, ce sera au tour des 200 employés de la
nouvelle ville de Rimouski, les cols bleus d’abord et les cols
blancs le lendemain. Les résultats de ces deux scrutins ne seront
connus qu’en fin de journée le 16. Au départ, la CSN détient la
majorité dans les deux groupes. Mais l’insatisfaction vécue par les
membres de ces deux syndicats depuis plusieurs années, notamment
par le fait que les services sont assurés par des conseillers de
l’extérieur de la région, pourrait faire basculer ces groupes chez
nous. Si ce devait être le cas, les nouveaux membres du SCFP
seraient reçus avec tous les honneurs par le congrès du secteur
municipal qui, coïncidence, se tient justement à Rimouski (les
dates et lieu du congrès ont été choisis plusieurs mois avant de
connaître le moment des scrutins).
Enfin, rappelons que d’autres votes d’allégeance syndicale dans le
secteur municipal suivront plus tard ce printemps, dans les
nouvelles villes de Trois-Rivières, Shawinigan et Saguenay.