En solidarité avec les femmes qui produisent et vendent nos vêtements dans des conditions inacceptables
23 avril 2015
Manifestation vendredi le 24 avril à
midi, au Wal-Mart de Côte-des-Neiges à Montréal (6700 chemin
Côte-des-Neiges)
La Marche mondiale des femmes, à laquelle se
joignent de nombreuses organisations de solidarité internationale,
de défense des droits humains et de défense des travailleuses et
travailleurs, invite la population de la région montréalaise à
dénoncer les pratiques des grandes compagnies (comme Walmart) et à
venir manifester sa solidarité envers toutes les personnes qui
fabriquent, cousent et vendent nos vêtements dans des conditions
inacceptables, et ce, au Bangladesh et ailleurs dans le monde.
Nous interpellons le gouvernement canadien à adopter une
règlementation obligeant les compagnies ayant leur siège social au
Canada ou faisant affaire au Canada à respecter les conventions et
les normes de lOIT portant sur le salaire décent, les mesures de
santé et sécurité sur les lieux du travail et le droit à la
syndicalisation. Nous demandons aussi que les marques et revendeurs
de vêtements soient tenus de divulguer le nom et lemplacement des
usines où sont fabriqués leurs produits pour garantir une
transparence et empêcher la dissimulation de mauvaises pratiques
patronales aux yeux des consommateurs.
Partout dans le monde, les femmes mobilisées par la Marche mondiale
organiseront des actions le 24 avril, durant lheure du midi, selon
leur fuseau horaire. Un « 24 heures de solidarité féministe
internationale », deux ans après la catastrophe du Rana Plaza.
Rappel
Le 24 avril 2013, un immeuble abritant de nombreux ateliers de
fabrication de vêtements, le Rana Plaza au Bangladesh, sest
écroulé provoquant la mort de 1 138 personnes et faisant plus de 2
000 blessés. La plupart des victimes de cette catastrophe annoncée
étaient des femmes, et parfois même de très jeunes filles.
Pourtant, des fissures dans les murs de lédifice étaient
apparentes depuis plusieurs jours. À tel point que les ouvrières et
les ouvriers ne voulaient plus entrer, et quil a fallu que les
propriétaires fassent appel à la police pour forcer les personnes à
y travailler. Les vêtements confectionnés au Rana Plaza étaient
vendus par de grandes marques internationales à travers le monde et
au Québec, entre autres par les magasins Walmart.
Une tragédie devenue le symbole de lexploitation des femmes liée à
une économie capitaliste mondialisée
Laccident du Rana Plaza est le résultat de la course aux profits
des grandes entreprises, qui magasinent à travers le monde pour
trouver la main-duvre la moins chère, sans égard aux conditions
de vie et de travail des gens. Les pays fournisseurs de main
duvre comme le Bangladesh, le Honduras ou le Mexique, se font
concurrence pour accueillir ces entreprises, avec le moins de
règlementation et les salaires les plus bas donc les plus
compétitifs. Les grandes entreprises internationales se
déresponsabilisent en utilisant des sous-traitants locaux, pour
mieux pouvoir se laver les mains sil y a des accidents ou des
conflits. Cette compétition a pour impacts des conditions de
travail à la baisse partout dans le monde, appauvrissant davantage
les femmes.