Le SCFP dit oui au climat, non aux sables bitumineux
12 avril 2015
Massés derrière la bannière « Oui au climat :
Non aux sables bitumineux » plusieurs milliers de marcheuses et
marcheurs viennent aujourdhui exprimer un message clair et fort au
Premier Ministre Couillard et à ses collègues du reste du Canada, à
trois jours de louverture du Sommet sur le climat qui se déroulera
à Québec. « Nous sommes venus
jusquà Québec pour dire aux premiers ministres de toutes les
provinces quils ne peuvent faire ni compromis ni compromission sur
cet enjeu essentiel. La lutte contre les changements climatiques
passe nécessairement par le refus de lexploitation et du transport
du pétrole issu des sables bitumineux et par lindispensable virage
vers lefficacité énergétique et les énergies renouvelables
», affirme Christian Simard, directeur général de Nature Québec.
Initiée par le mouvement environnemental et citoyen, la Marche
Action Climat réunit des représentant(e)s des Premières Nations,
dorganisations syndicales et environnementales, de mouvements
sociaux et étudiants, de groupes de citoyens et des personnes de
partout à travers le Canada, daussi loin que Fredericton, Halifax
et Toronto. « On se réunit à
Québec en ce 11 avril avec, en toile de fond, les graves
inquiétudes face au développement du pétrole issu des sables
bitumineux et à ses impacts sur le climat, lintégrité de notre
territoire, ses écosystèmes et ses habitants », sinquiète
Karel Mayrand, directeur général pour le Québec de la Fondation
David Suzuki. « Cest aujourdhui
que nous disons OUI aux énergies renouvelables et NON au pétrole,
une fois pour toutes cest une question de protection du climat
et dun avenir sain pour tout le Québec. »
Les milliers de personnes rassemblées aujourdhui prouvent que les
citoyennes et citoyens de toutes les provinces sont prêts à se
mobiliser pour exiger de la part des décideurs des mesures
concrètes et ambitieuses pour lutter contre les changements
climatiques. « Les premiers
ministres des provinces doivent tenir tête au gouvernement Harper
et se placer du bon côté de lHistoire en rejetant les projets
dénergie sale. Il faut quils développent des plans crédibles de
lutte contre les changements climatiques, ce qui passe
impérativement par le refus du pétrole bitumineux et des projets de
pipeline qui en découlent », affirme Steven Guilbeault,
cofondateur et directeur principal dÉquiterre. « Le moment est décisif pour signifier notre
opposition à des projets qui auront de lourdes conséquences sur
notre avenir et celui des générations futures. Il faut se défaire
de lillusion selon laquelle nous navons pas le choix »,
déclare chef Serge Simon, le grand chef de Kanesatake.
« La Marche Action Climat est un
nouvel effort pour mettre au défi nos dirigeants et les inciter à
se libérer des pressions de lindustrie des sables bitumineux, la
plus grande source démissions de gaz à effet de serre (GES) au
Canada. Nous leur demandons de sopposer fermement à leur
exploitation et au transport du pétrole par pipeline, comme Énergie
Est, et par train », poursuit Tzeporah Berman, cofondatrice
de ForestEthics. LOrganisation des Nations Unies rappelle que le
Canada doit agir dici 2020. « Si
le Canada souhaite atteindre ses objectifs de réduction de gaz à
effet de serre dici 2020, il doit sattaquer à la principale
source du problème : les sables bitumineux de lAlberta »,
affirme pour sa part Joanna Kerr, directrice générale de Greenpeace
Canada. « Lexpansion des sables
bitumineux empêche toute action sérieuse en matière de lutte contre
les changements climatiques au Canada. La science est claire : 85 %
des réserves de pétrole des sables bitumineux doivent rester dans
le sol pour nous permettre de stabiliser le climat. »
« La société
civile na jamais été aussi prête à se donner lélan nécessaire
pour faire de la protection du climat un véritable projet de
société. Si certains des acteurs de cette société sont déjà en mode
solution, nos leaders politiques sont au contraire très clairement
en train de rater le train de lHistoire. Or, face aux défis que
représentent les dérèglements climatiques pour lhumanité, nous
avons plus que jamais besoin de leaders qui fassent preuve de
courage et dinnovation », soutient Anne-Céline Guyon,
citoyenne, coordonnatrice interrégionale du Regroupement vigilance
hydrocarbures Québec et porte-parole de STOP oléoduc et de la
campagne Coule pas chez nous. En effet, Ottawa tarde à dévoiler ses
cibles de diminution des GES, et le Québec sest engagé à réduire
ses émissions de GES de 20 % dici 2020, ce qui est beaucoup plus
difficile sans ladoption dun plan national de lutte contre les
changements climatiques.
Le clou de ce rassemblement festif, convivial et familial fut la
formation dun immense thermomètre humain, visible depuis le ciel,
réalisé par les participants pour montrer symboliquement lurgence
dagir contre les changements climatiques. La Marche Action Climat
s’est convertie en festivités plus tard dans la soirée, pendant le
Climat Show, mettant en scène des musiciens francophones,
anglophones et des Premières Nations, tels que Les Respectables,
Élisapie Isaac, Yann Perreau et Sarah Harmer.
Le dimanche se déroule le Forum Action Climat : en vue des
élections fédérales de lautomne 2015 et de la Conférence de Paris
sur les changements climatiques en décembre, ce Forum vise à
renforcer les collaborations, à favoriser la compréhension mutuelle
entre les organisations et à déterminer comment elles peuvent
travailler ensemble plus efficacement. « Considérant la rencontre des premiers
ministres le 14 avril 2015, la tenue dune rencontre de la société
civile savère nécessaire pour influencer les politiques des
gouvernements de manière à ce quelles sinscrivent dans la lutte
contre les changements climatiques. Il sagit de favoriser la
convergence entre nos groupes sur des enjeux comme la création
demplois et la transition vers des énergies plus propres »,
explique Serge Cadieux, secrétaire général de la Fédération des
travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ).
« Nous devons laisser le pétrole
des sables bitumineux dans le sol », conclut Tantoo
Cardinal, actrice et membre de lOrdre du Canada. « Il est temps que notre premier ministre et
les premiers ministres des provinces transcendent la peur, la
cupidité et la complaisance et saisissent cette occasion pour que
le Canada prenne un chemin différent. Nos petits-enfants nous en
remercieront. »
La Marche Action Climat est le fruit dune coalition pancanadienne,
initiée par le mouvement environnemental québécois : lAssociation
québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA),
Équiterre, la Fondation David Suzuki, Greenpeace, Nature Québec, le
Regroupement vigilance hydrocarbures Québec, en collaboration avec
les organisations syndicales, les mouvements sociaux et étudiants,
les groupes citoyens et les Premières Nations.