«Nos services sociaux et de santé de proximité sont menacés!»
18 mars 2015
Aujourdhui de midi à 13h, plusieurs employés
de toutes les catégories de personnel du Centre de santé et de
services sociaux (CSSS) du Val-Saint-François ont manifesté à
Windsor, en Estrie. Les porte-parole des quatre organisations
syndicales qui les représentent ont exprimé leurs inquiétudes
devant la fusion imminente de cet établissement au sein de
limmense Centre intégré universitaire de santé et de services
sociaux de lEstrie Centre hospitalier universitaire de
Sherbrooke (CIUSSS de lEstrie – CHUS) qui sera créé le 1er avril
prochain.
Lun des plus gros du Québec, cet établissement devra desservir
500,000 personnes en Estrie, comparé aux 30,000 que dessert
actuellement le CSSS du Val-Saint-François. Les employés craignent
que les priorités établies au siège social de Sherbrooke ne
reflètent pas les besoins de services de la population du
Val-Saint-François. Dans les cas où la couverture de services
diffère dun CSSS à lautre, la nouvelle direction régionale
pourrait opter pour un nivelage vers le bas en offrant, par
exemple, moins de soins à domicile.
Lautre source dinquiétude chez les syndiqués
est liée à leurs conditions de travail. Ils ont tout lieu de
craindre des transferts ou des fermetures de postes dans certains
sites, au profit des grands centres. Ainsi, le maintien du service
durgence mineur à Windsor na pas été confirmé à moyen et long
terme. La direction du CIUSSS de lEstrie CHUS, basée à
Sherbrooke, pourrait aussi être tentée de centraliser les services
psychosociaux, de laboratoire, dimagerie médicale et
dadministration. Cette centralisation aurait pour effet un
allongement des listes dattente pour laccès aux services et
constituerait une invitation à la privatisation des services pour
combler le vide. «En plus de la
perte demplois pour la région, appréhendent-ils,
le patient fera les frais des
décisions prises loin de lui et de sa communauté.»
Lamélioration des conditions de travail, notamment par un
rattrapage salarial par rapport au secteur privé, est
particulièrement importante dans la région pour éviter un exode des
travailleuses et des travailleurs vers les grandes villes ou vers
les entreprises et les agences de placement privées. Il devient de
plus en plus difficile de recruter dans le secteur public, ce qui
nest pas étonnant si lon considère la perte de pouvoir dachat
des salariés qui saccentue dans ce secteur depuis de nombreuses
années.
Partout au Québec, les établissements publics tendent à opter pour
la privatisation des cuisines, des buanderies, des services
informatiques et de certains services administratifs. Jusquà
maintenant, grâce à la volonté des syndicats et des directions
générales en place dans la région, les CSSS de lEstrie ont été
plutôt épargnés par cette tendance qui, au bout du compte, accroît
les coûts. Avec le changement de direction et les nouveaux pouvoirs
dévolus au ministre, compte tenu des orientations gouvernementales
actuelles, on peut craindre une multiplication des appels doffres
pour ces services.
À propos des organisations
syndicales
LAlliance du personnel professionnel et technique de la santé et
des services sociaux (APTS) représente 32,000 personnes de
formation universitaire ou collégiale travaillant dans le réseau
public de la santé et des services sociaux dont 2044 en Estrie et
95 au CSSS du Val-Saint-François.
La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ
représente plus de 65,000 membres, soit la grande majorité des
professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires des
établissements publics québécois dont 5000 en Estrie et 120 au CSSS
du Val-Saint-François.
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN)
représente près de 109,000 membres dans toutes les catégories
demplois dans le secteur public dont plus de 1600 en Estrie et 42
au CSSS du Val-Saint-François.
La section locale 2385 du Syndicat canadien de la fonction publique
(SCFP) représente 155 employés au CSSS du Val-Saint-François
appartenant à la catégorie du personnel paratechnique, des services
auxiliaires et des métiers. Au total, le SCFP compte plus de
112,700 membres au Québec dont 19,600 dans le secteur de la santé
et des services sociaux.