Une fois de plus, l’austérité pénalise gravement les femmes
2 mars 2015
Réagissant au dévoilement ce matin dune étude menée
par lInstitut de recherche et dinformations
socio-économiques (IRIS) portant
sur les mesures daustérité et les femmes, les membres du Collectif
8 mars sonnent lalarme sur la gravité de la situation.
«Létude de lIRIS confirme une
conviction que nous avions depuis longtemps: les mesures
daustérité pénalisent davantage les femmes, à plus forte raison
lorsquelles sont pauvres, immigrantes, racisées ou vivant avec un
handicap», a déclaré dentrée de jeu Alexa Conradi,
porte-parole du Collectif 8 mars et présidente de la Fédération des femmes du
Québec (FFQ).
Au Québec, les mesures daustérité se
traduisent plus particulièrement par une diminution des services de
lÉtat et de la fonction publique ainsi que par une attaque
systématique aux programmes sociaux: abolition du tarif unique dans
les centres de la petite enfance (CPE), saccage des régimes de
retraite, coupes dans les groupes de défense des droits des femmes,
gels de salaires et réductions de personnel, tout y passe. Force
est de constater que les femmes sont une fois de plus perdantes:
ces dernières absorbent les mesures daustérité à hauteur de 13
milliards de dollars alors que les hommes en assument 9,9 milliards
(2008-2009 à 2013-2014).
«À la lumière de ces constats, et
contrairement à ce que le gouvernement veut bien nous laisser
entendre, laustérité nest pas neutre et vise à transformer en
profondeur lÉtat et la société au détriment des plus vulnérables,
majoritairement des femmes», a poursuivi Mme Conradi.
LIRIS souligne également que les mesures de relance économique du
gouvernement québécois favorisent davantage les hommes que les
femmes. Ces mesures profitent aux hommes à hauteur de 7,3 milliards
de dollars, alors que les femmes ont bénéficié de seulement 3,5
milliards (2008-2009 à 2013-2014).
Comme le souligne létude de lIRIS, dautres choix budgétaires
existent pour redresser les finances publiques, tels que
laugmentation de la contribution fiscale des institutions
financières et du taux dimposition des entreprises, mais le
gouvernement sentête à les ignorer. À ce chapitre, les membres du
Collectif 8 mars déplorent que le gouvernement ne fasse pas au
préalable une analyse différenciée selon les sexes (ADS) quand il
met en place des mesures économiques. Cela permettrait pourtant de
mesurer les impacts quont les décisions politiques sur la vie des
femmes de manière spécifique.
«Nous ne pouvons passer sous
silence les inégalités qui persistent et qui ne cessent de gagner
du terrain entre les femmes et les hommes au nom dune idéologie
néolibérale. Quelles que soient les décisions prises par le
gouvernement, les femmes sont à tous les coups pénalisées. Le
gouvernement doit impérativement tenir compte des informations
rapportées par lIRIS et considérer sérieusement des solutions
favorisant une plus grande égalité entre les femmes et les hommes,
tel quédicté dans le préambule de la Charte québécoise des droits
de la personne», a ajouté la porte-parole du Collectif.
Cette année, dans le cadre de la Journée internationale des femmes
2015, les femmes scanderont haut et fort Femmes en marche pour
légalité. Solidaires contre laustérité! Un grand rassemblement
est organisé le 8 mars 2015 à Montréal et plusieurs autres actions
régionales sont prévues à léchelle du Québec pour le lancement de
la Marche mondiale des femmes.
Une rencontre des membres du Collectif 8 mars avec la ministre
responsable de la Condition féminine, Stéphanie Vallée, est
dailleurs prévue le 13 mars prochain.
À propos du Collectif du 8
mars
Le Collectif 8 mars est formé de l’Alliance du personnel
professionnel et technique de la santé et des services sociaux
(APTS), de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), de la
Confédération des syndicats nationaux (CSN), de la Centrale des
syndicats du Québec (CSQ), de la Fédération autonome de
lenseignement (FAE), de la Fédération interprofessionnelle de la
santé du Québec FIQ, de la Fédération des femmes du Québec (FFQ),
de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ),
du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec
(SFPQ) et du Syndicat de professionnelles et professionnels du
gouvernement du Québec (SPGQ).