Front commun syndical en vue des prochaines négociations du secteur public
16 mars 2014
Les organisations syndicales des secteurs
public et parapublic unissent leurs forces en vue des prochaines
négociations avec le gouvernement québécois. C’est en Front commun
qu’elles négocieront le renouvellement de leurs conventions
collectives, qui viendront à échéance le 31 mars 2015.
La création du Front commun, qui regroupe le Secrétariat
intersyndical des services publics (SISP, formé de la CSQ, du SFPQ
et de l’APTS), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la
Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), a été
rendue publique ce matin par les porte-parole des organisations,
soit Lucie Martineau (SISP), Jacques Létourneau (CSN) et Daniel
Boyer (FTQ). Ensemble, ces organisations représentent plus de
400,000 travailleuses et travailleurs des réseaux de la santé et
des services sociaux, de l’éducation, de l’enseignement supérieur
et de la fonction publique du Québec.
Au cours des prochaines semaines, les organisations signataires du
Protocole de fonctionnement du Front commun procéderont à une vaste
consultation de leurs membres respectifs afin d’élaborer, sur des
bases communes, les demandes de négociation qui seront déposées au
gouvernement à la fin de l’année 2014.
Afin de mettre toutes leurs énergies sur la
prochaine négociation et de favoriser la plus grande unité au sein
du Front commun, les organisations syndicales se sont également
engagées mutuellement à ne pas susciter de changement d’allégeance
syndicale entre leurs membres respectifs lors de la période de
maraudage du secteur public, l’été prochain.
«La meilleure façon d’améliorer
les conditions de travail de nos membres et de défendre
l’accessibilité à des services publics de qualité réside dans la
solidarité entre nos organisations, souligne Lucie
Martineau. Ensemble, nous sommes
en mesure de proposer au gouvernement les mesures qui s’imposent
afin d’améliorer les conditions dans lesquelles nous exerçons nos
professions et de maintenir l’expertise du secteur public,
contribuant ainsi à l’amélioration de la prestation des services
publics auprès de la population québécoise.»
Pour Jacques Létourneau, les organisations syndicales et le
gouvernement ont la responsabilité de répondre aux défis posés par
la conjoncture actuelle des services publics québécois.
«Au cours des prochaines années,
environ le tiers des salariés de l’État québécois prendront leur
retraite. Il faut que l’organisation du travail dans nos réseaux
publics puisse assurer cet important renouvellement de la
main-d’?oeuvre, et ce, dans l’intérêt de la population québécoise,
afin d’éviter les fausses solutions que sont la sous-traitance et
la privatisation de nos services publics.»
«Les nombreuses vagues de
compressions budgétaires dans les services publics, entraînées par
les politiques d’austérité des derniers gouvernements, ont
passablement miné le climat de travail dans de nombreux
établissements, ajoute Daniel Boyer. Cela veut dire des burn-outs, des maladies
professionnelles et un taux d’absentéisme sans précédent. À force
de demander à nos membres de faire toujours plus avec de moins en
moins, à tous les jours, c’est la qualité et l’accessibilité de nos
services publics qui sont directement attaquées. Le citron ne peut
être pressé davantage.»
Les représentants syndicaux ne minimisent pas l’ampleur du défi que
constituent les consultations des membres, qui auront lieu de la
mi-avril à la mi-juin. «Nous
désirons procéder à un réel exercice démocratique afin que les
revendications que nous déposerons au gouvernement reflètent le
mieux possible les aspirations des 400,000 salariés que nous
représentons. En ce sens, nous devrons assumer une réelle
coordination politique de l’ensemble de nos actions», de
déclarer les porte-parole du Front commun.