«Une masse critique à l’interne est nécessaire»
26 septembre 2013
Le 26 septembre, les conseillers et
conseillères du SCFP affectés au secteur municipal ont rencontré
Éric Forest, président de lUnion des municipalités du Québec
(UMQ). M. Forest a livré sa vision de dossiers prioritaires tant
pour lUMQ que pour le SCFP, et ce, dans un esprit douverture:
«Entre les patrons et syndicats
dans le monde municipal, il faut éviter les chicanes de clocher et
entretenir un dialogue constructif», a-t-il déclaré dentrée
de jeu.
Expertise interne et
sous-traitance
Il a eu de bons mots en faveur des employés municipaux et de
lexpertise interne dans les municipalités, un thème très cher au
SCFP.
«Au-delà de
la paye, il faut reconnaître la valeur et limportance des
employés, il faut entretenir le sentiment dappartenance. Pour
cela, il faut une masse critique de ressources à linterne. […]
Dans certains dossiers ou certaines situations, les consultants
externes ne pourront se pencher que sur une partie du problème,
alors que lemployé de linterne va avoir une vision densemble du
problème. Donc, selon moi, impossible de sous-traiter complètement:
une masse critique à linterne est nécessaire.»
Le Livre blanc municipal de
lUMQ
Le thème principal abordé par M. Forest était le Livre blanc
municipal, un important document de réflexion fondamentale sur
lavenir du monde municipal, produit par lUMQ.
Ce Livre est le fruit dune réflexion particulièrement riche
nourrie par un sondage auprès de 4200 personnes au Québec, par une
large consultation des élus municipaux du Québec, de même que par
un comité de sages composé de gens comme Lise Bissonnette,
Jean-Paul LAllier, Claire LHeureux-Dubé et Claude Béland.
Éric Forest a expliqué quautrefois, les municipalités se
concentraient sur le service aux propriétés: eau, égouts, incendie,
sécurité publique, entretien des routes, collecte des ordures. Ces
tâches correspondaient à environ 80% des budgets.
Ce portrait a beaucoup évolué, de sorte quaujourdhui, cette part
est maintenant de lordre de 50%, contre 50% pour les services aux
personnes. Ces services en progression lourde relèvent du logement
abordable, du transport collectif, des intervenants sociaux, des
loisirs, de lenvironnement, de limmigration, etc.
Le Livre blanc soumet donc des recommandations touchant notamment à
léquilibre fiscal entre les paliers de gouvernement, dans un
contexte de responsabilités grandissantes pour les municipalités.
Les deux principales recommandations sont:
- Que, comme dans plusieurs provinces canadiennes et pays du
monde, le Québec reconnaisse dans une charte linstance municipale
et en détaille les responsabilités. - Que soit créé un environnement fiscal adapté aux
responsabilités des municipalités.
Régimes de retraite
Lautre grand volet abordé par M. Forest touchait à lavenir des
régimes de retraite.
Rimouski.
Photo Louise Leblanc
«Le rapport DAmours [sur
lavenir des régimes de retraite] dit des choses qui me rassurent. Par exemple,
que les meilleurs régimes de retraite sont ceux à prestations
déterminées. Il faut tout faire pour maintenir un environnement
dans lequel ils pourront survivre. Le rapport dit aussi que la
crise nest pas conjoncturelle et quil faut agir pour assurer la
pérennité des régimes», a lancé le président de lUMQ.
Son approche générale du dossier présente de grandes similitudes
avec celle du SCFP: «Je ne suis
absolument pas pour une solution mur-à-mur. Chacun doit trouver
une solution adaptée à sa situation. Il faut retenir que les
régimes de retraite sont tous différents, y compris à lintérieur
dune même ville.»
«Dans la négociation sur les
régimes de retraite, il faut trouver la solution qui sera
acceptable tant pour les employés que pour les citoyens. […]
Plusieurs exemples démontrent que dans la majorité des cas, on est
capables de sentendre à la table, de gré à gré. Comme on dit dans
le cas des tribunaux, le meilleur règlement est celui que lon
obtient hors cour», a-t-il expliqué.
Enfin, M. Forest appuie fortement lune des propositions-clés du
SCFP dans la foulée du rapport DAmours: «À lUMQ, nous sommes daccord avec votre
syndicat pour dire que la création des fonds de stabilisation est
la meilleure police dassurance que lon puisse
avoir.»