La Ville de Québec invoque de faux prétextes et des faux-fuyants pour ne pas négocier
16 septembre 2013
La suspension unilatérale des négociations par
le maire de Québec, Régis Labeaume, provoque l’écurement parmi les
cols bleus. Sans contrat de travail depuis bientôt trois ans, ils
dénoncent cette décision qu’ils assimilent à de la «petite
politique électoraliste».
«Les cols bleus de Québec sont
dégoûtés de l’attitude du maire, lance Daniel Simard du Syndicat
des employés manuels (SCFP 1638). Que la Ville se sauve alors qu’on
aborde la question du régime de retraite, c’est du Labeaume tout
craché!»
Eddy Jomphe, le négociateur des cols bleus est quant à lui
abasourdi. «La négociation allait
très bien. Le syndicat avait déposé une proposition formelle sur le
régime de retraite. On attendait le retour de l’employeur qui
promettait une réponse en septembre. Tout se déroulait normalement.
De notre côté, on entrevoyait même la possibilité d’une entente
avant les élections», raconte le conseiller SCFP.
«Mais, fidèle à son habitude, le
maire change d’idée selon son humeur du matin. L’an dernier, c’est
lui qui reprochait aux cols blancs de vouloir quitter la table des
négociations, rappelle-t-il. Cette année, c’est lui qui quitte la
table.»
Pour les représentants syndicaux des cols
bleus, la situation actuelle est pour le moins ironique.
«Le maire fait le tour du Québec
et réclame à cor et à cri qu’il faut discuter du régime de
retraite, et maintenant qu’on en parle, il quitte la table! Il y a
quelque chose qui ne tourne pas rond à la Ville.»
«C’est ridicule, constate Daniel
Simard. Si cet arrêt des discussions est maintenu, de façon
réaliste, je ne pense pas que nous serons à la table de négociation
le lendemain de l’élection. Et on redoute que rien n’arrive avant
les Fêtes. La vérité, c’est que le maire ne veut pas négocier, il
veut décréter.»
Rappelons que le Code du travail du Québec stipule que les parties
prenantes à une négociation doivent agir «avec diligence et bonne
foi» (article 53 du Code: «Les négociations doivent commencer et se
poursuivre avec diligence et bonne foi.»).
Les cols bleus de Québec sont au nombre d’environ 1130. Leur
convention collective est échue depuis le 31 décembre 2010.
Les négociations entre la Ville de Québec et ses cols bleus ont
commencé en février 2011. Depuis cette date, les parties syndicale
et patronale ont tenu 40 séances de négociation, dont 31 en
présence dune médiatrice nommée par le ministère du Travail.
D’autres rencontres sont prévues au cours des semaines à venir. Du
24 mai 2012 au 21 décembre 2012, les cols bleus ont exercé une
grève des heures supplémentaires. Ils navaient pas exercé de droit
de grève depuis plus de 25 ans.