Des compressions au lieu des investissements promis en infrastructures
21 mars 2013
Après tout le boucan du ministre des Finances
Jim Flaherty qui disait vouloir investir dans les infrastructures,
le budget fédéral prévoit en réalité une réduction des montants
disponibles pour les deux prochaines années, dénonce le Syndicat
canadien de la fonction publique (SCFP).
«Le budget 2013 recycle de
largent déjà alloué dans lespoir que personne ne sen aperçoive.
Or, dans les faits, ils ont coupé le financement disponible dans le
Fonds Chantiers Canada. Ce nest pas le genre de leadership que les
municipalités canadiennes attendaient», a déclaré le
président national du SCFP, Paul Moist.
Le budget fait en sorte que la majorité des dépenses en
infrastructures seront effectuées après les élections de 2015. Le
budget ouvre aussi encore plus grand laccès des projets
dinfrastructures publiques aux entreprises à but lucratif. Tous
les projets de plus de 100 millions de dollars bénéficiant de
financement fédéral devront en effet passer le «test des partenariats public-privé»
afin de déterminer sils devraient être effectués en PPP ou non.
«La décision
de conclure un partenariat public-privé devrait être prise par le
gouvernement local concerné. Les municipalités doivent avoir accès
aux fonds et pouvoir choisir le mode de financement, sans être
forcées daccepter un PPP ou la privatisation de leurs services
publics», a soutenu Paul Moist.
De plus, le budget fédéral 2013 ne sattaque pas aux vrais
problèmes socioéconomiques du pays: le chômage, la pauvreté et la
trop lente croissance de léconomie et des revenus. Au contraire,
selon M. Moist, le budget Flaherty aggravera ces problèmes.
«Ce dont nous avons besoin, cest
dune approche nationale concertée en matière de formation qui
appuierait les programmes conjoints et les conseils sectoriels, une
approche qui assurerait aussi le maintien du financement des
programmes provinciaux. Blâmer les chômeurs parce quils ne
possèdent pas telle ou telle compétence, cest fondamentalement
inacceptable. Pour chaque poste à pourvoir au pays, on compte plus
de cinq chômeurs. Le fédéral doit axer ses efforts sur la
croissance économique, la hausse des salaires et laide aux
familles en ces temps économiques difficiles», a expliqué
Paul Moist.
Au total, ce budget est une mauvaise nouvelle pour les Canadiens.
Labsence de mesures qui aideraient les familles à boucler leur
budget en ces temps difficiles est déplorable. La bonification du
Régime de pensions du Canada, le financement dun réseau national
de garderies, lannulation des coupures à lassurance-emploi et de
nouveaux investissements dans le réseau public de la santé auraient
pourtant été les bienvenus. Les peuples autochtones sont encore une
fois négligés. De simples mesures fiscales progressistes, comme
lélimination des échappatoires fiscales et le rétablissement des
taux dimposition des sociétés, permettraient pourtant de financer
tous ces projets.