Un large consensus se construit au Québec
14 mars 2013
La Fédération québécoise des municipalités
(FQM), lUnion des municipalités du Québec (UMQ), lUnion des
producteurs agricoles (UPA), lorganisme Solidarité rurale du
Québec (SRQ) ainsi que la Coalition de lEst (qui regroupe nombre
dacteurs socioéconomiques de la Gaspésie et des
Îles-de-la-Madeleine, du Bas-Saint-Laurent et de la Côte-Nord) se
joignent à la Coalition québécoise contre la réforme de
lassurance-emploi. Ce regroupement des grandes centrales
syndicales, des groupes de défense des travailleurs et des citoyens
ainsi que des organisations du milieu municipal et rural témoigne
de lampleur du consensus québécois contre la réforme imposée par
le gouvernement conservateur de Stephen Harper.
Réunis aujourdhui en conférence de presse, cest de façon unanime
et solidaire que les porte-parole de ces organisations ont dénoncé
les mesures mises en place par Ottawa, des mesures insensées,
arbitraires, qui ciblent les travailleurs et les secteurs les plus
vulnérables, et qui auront des impacts sur les générations à venir.
Toutes les organisations composant la coalition québécoise
travailleront de concert afin que le gouvernement fédéral suspende
lapplication de cette réforme, quil rende publiques des études
dimpact sur les changements quil souhaite apporter et quil
tienne des consultations publiques sur le sujet.
Pour le président de la FQM, Bernard Généreux, les impacts de la
réforme sur la vitalité des régions menacent des secteurs
saisonniers comme l’agriculture, la forêt, la pêche et le tourisme.
«Avec la réforme, c’est la
structure même de l’économie de plusieurs régions qui se trouve
menacée. Le gouvernement fédéral doit absolument moduler son
approche afin de reconnaître la spécificité des régions et la
complémentarité des territoires.»
Ne pouvant être présent au point de presse, le
président de lUMQ, Éric Forest, a cependant tenu à rappeler que
cette réforme aura des effets négatifs majeurs sur le tissu social
et économique des régions. «La
réforme poussera les travailleurs saisonniers et leur famille hors
des régions. Nous perdrons de la main-d’uvre qualifiée et des
familles entières. Au Québec, nous travaillons depuis des années
sur des politiques et des projets doccupation et de vitalité des
territoires, nous ne pouvons pas rester les bras croisés devant
cette réforme. Nous demandons au gouvernement du Canada de la
suspendre.»
De son côté, le président de lUPA, Marcel Groleau, dénonce cette
réforme dont les effets seront désastreux sur loccupation, mais
surtout sur l’habitation du territoire. «Plusieurs secteurs dactivités essentiels à
léconomie du Québec, particulièrement en région, comme
lagriculture, la forêt, les pêches ou le tourisme, ont un
caractère nettement saisonnier. Ce sont des milliers de
travailleurs expérimentés et indispensables aux milliers
d’entreprises dynamiques, bien ancrées dans leur localité et des
communautés entières qui sont menacés par ces nouvelles règles du
jeu. La ministre Finley doit absolument écouter lappel lancé par
la coalition et sursoir à lapplication de sa réforme le temps que
des études dimpact soient réalisées.»
La présidente du Solidarité rurale du Québec, Claire Bolduc,
dénonce lentêtement du gouvernement.«Cest une réforme odieuse qui prive les
travailleurs ruraux de leur dignité et qui fera en sorte de priver
des milieux complets de leurs leviers de développement et
dépanouissement, des leviers que les travailleurs eux-mêmes ont
contribué à mettre sur pied. Et au-delà des ruraux, cest
lensemble des travailleurs canadiens qui sont trahis par cette
réforme antidémocratique.»
Quant au maire des Îles-de-la-Madeleine et porte-parole de la
Coalition de lEst, Joël Arseneau, il souligne que la mobilisation
bat son plein depuis plusieurs mois déjà dans lEst du Québec et au
Nouveau-Brunswick. «Nos
travailleurs sont inquiets, ils ont le sentiment quon sattaque à
eux, plutôt que de sattaquer au chômage saisonnier. Le
gouvernement devrait avant tout se préoccuper du développement
économique de nos régions. Les employeurs craignent de perdre leurs
travailleurs compétents quand ils auront été forcés de quitter la
région. On anticipe déjà une pénurie de main-duvre saisonnière
dans les entreprises des régions, une perte de productivité et donc
moins de revenus pour les entreprises dans une économie locale déjà
fragilisée.»
Plan daction
Dans son plan daction, la coalition prévoit de nombreuses
manifestations et actions de visibilité, partout au Québec au cours
des prochaines semaines.
Une manifestation aura lieu ce samedi 16 mars, à Drummondville.
Plus tard, le 4 avril, à Montréal, la coalition tiendra un grand
rassemblement et intensifiera la pression jusquà la grande
manifestation nationale du 4 mai.
À propos de la coalition
La Coalition québécoise contre la réforme de lassurance-emploi est
composée de la Fédération québécoise des municipalités (FQM), de
lUnion des municipalités du Québec (UMQ), de lUnion des
producteurs agricoles (UPA), de Solidarité rurale du Québec (SRQ),
de la Coalition de lEst, de la Fédération des travailleurs et
travailleuses du Québec (FTQ), de la Confédération des syndicats
nationaux (CSN), de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), de
la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), du Syndicat de la
fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), du Mouvement
autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE) et du Conseil
national des chômeurs (CNC). Ensemble, ces organisations regroupent
plus de 1,2 million de salarié-es, quelque 43 000 producteurs et
productrices agricoles, plus de 1 300 municipalités et MRC du
Québec, des dizaines dorganisations de développement économique et
sociocommunautaires du territoire québécois, tels que des CLD et
des chambres de commerce ainsi que la plupart des groupes de
défense des droits des chômeuses et des chômeurs.