Le syndicat des cols blancs de Montréal réagit avec amertume
26 février 2013
«Trop peu,
trop tard»: cest ainsi que le Syndicat des fonctionnaires
municipaux de Montréal (SFMM-SCFP 429) réagit au mea culpa du
directeur du Service de sécurité incendie de Montréal (SIM).
Dimanche, Serge Tremblay a entrepris un mea culpa médiatique dans
la foulée de problèmes persistants de harcèlement psychologique au
SIM. Ce climat malsain avait culminé avec le suicide dun employé,
Stéphane Archambault, en octobre 2012. Le syndicat des cols blancs
rappelle avoir multiplié les démarches depuis des années pour
corriger ce climat.
«Pendant des années, notre
syndicat, qui regroupe au total plus de 10 000 membres, a dénoncé
systématiquement le climat pourri qui régnait au SIM. Entre autres,
nous avons déposé un grief collectif en 2011. Tout ce temps-là, la
direction a fait la sourde oreille. Là, tout à coup, le directeur
se réveille, peut-être parce quil craint pour son propre poste.
Vous comprendrez que nous sommes amers et sceptiques», a
lancé Alain Fugère, président du SFMM.
Le SFMM rappelle quà la suite du suicide de Stéphane Archambault,
il a déposé plusieurs griefs ainsi quune plainte à la CSST. Même
sil occupait un poste de cadre au mois doctobre, M. Archambault
conservait un lien administratif avec son poste syndiqué dorigine.
Le syndicat a donc décidé dappuyer la famille du défunt dans les
différents recours. Dans les premiers mois ayant suivi la tragédie,
le SFMM sétait fait discret sur la place publique, par respect des
souhaits de la famille.
«Le
directeur a beau exprimer ses regrets, je ne suis pas sûr quil
soit pleinement conscient de lampleur et des causes du problème.
Quoi quil en soit, nous allons continuer nos efforts pour ramener
un climat sain au Service de sécurité incendie», a conclu le
président du syndicat.
Dans lédition de décembre 2012 du journal syndical Le Col blanc,
Dominic Charland, vice-président du SFMM, écrivait:«Selon les traces écrites qu’il a laissées,
les informations et conversations qu’il a eues avec son épouse et
ses enfants, Stéphane [Archambault] a lié sa détresse à
l’intimidation et au harcèlement psychologique qu’il subissait au
travail.»
Le Syndicat des fonctionnaires municipaux de Montréal (SFMM-SCFP
429) représente environ 300 employés du Service de sécurité
incendie de Montréal: agents de prévention des incendies, préposés
aux centrales dalarme, secrétaires, agents de bureau, etc.
Représentant au total plus de 10,000 salariés cols blancs
municipaux et paramunicipaux, cest le plus important syndicat du
secteur municipal au Québec.
Comptant environ 110,000 membres au Québec, le SCFP représente
environ 70% de lensemble des employés municipaux au Québec, soit
plus de 30,000 membres.