Les employés des universités québécoises en faveur d’une Charte nationale de l’université québécoise
31 janvier 2013
Dans le cadre de la quatrième rencontre
préparatoire au Sommet sur l’enseignement supérieur qui se tient à
Rimouski, les employés de lensemble des universités québécoises
vont plaider en faveur de linstauration dune Charte nationale de
luniversité québécoise. Pour les employés universitaires, sans
renoncer aux exigences académiques, les universités québécoises
doivent être un service public.
La présidente du Conseil provincial du secteur universitaire (CPSU,
affilié au SCFP), Carole Neill, rappelle que la crise que le Québec
a vécue le printemps dernier «na
été que le point culminant dun profond malaise dont les droits de
scolarité ne sont quune manifestation. Le nud du problème est là
et pas ailleurs. On peut identifier le malaise à laide dune seule
question: quelle université voulons-nous? Et par conséquent, quelle
université voulons-nous financer?»
«Pour nous, le choix est clair,
nous voulons une université ouverte aux aspirations de la société
et partie prenante de son développement social, culturel et
économique. Et cela comporte des obligations à légard des
différents acteurs de sa propre communauté.»
Définir luniversité que lon veut
pour le Québec
Dans lexposé quelle fera vendredi à Rimouski, la présidente du
CPSU reprend à son compte les quatre types duniversités identifiés
par le président du Conseil supérieur de léducation, Claude
Lessard. «Le Québec,
explique-t-elle, devra choisir le genre duniversité quil veut. Il
faut vider ce sujet. Sinon, nous risquons comme société de retomber
à répétition dans les mêmes débats voire les mêmes crises.»
Le premier type, luniversité libérale, lieu
de transmission dun savoir qui est en lui-même sa propre fin.
Deuxième type, luniversité scientifique, qui, grâce à la science
et à sa méthode positive, poursuit une mission essentielle de
recherche de la vérité.
Troisième type, luniversité comme service public qui, sans
renoncer aux exigences académiques, est partie prenante de la
société; elle est une source de progrès social, culturel et
économique.
Quatrième type, luniversité dite entrepreneuriale marquée
par:1)laccélération de la mondialisation; 2) lémergence dune
économie fondée sur la connaissance; 3) le retrait progressif de
lÉtat du financement de lenseignement supérieur; 4) laccent mis
par les politiques publiques de développement économique sur
linnovation.
Un exemple à suivre
Parmi les propositions concrètes formulées, le CPSU recommande que
chaque université se dote dune unité administrative dédiée au
service aux collectivités, sur le modèle de ce qui se fait à lUQAM
depuis plusieurs années. «Ce
modèle a largement fait ses preuves, affirme Carole Neill, et les
retombées positives pour la communauté sont inestimables.»
Suivre la cadence
Dans sa présentation de vendredi, la présidente du CPSU soulignera
aussi que la surcharge de travail du personnel de soutien générée
par laugmentation des effectifs étudiants, du personnel
enseignant, du personnel de direction et du parc immobilier est
réelle et critique. Nous avons démontré à quel point cette
situation a un impact sur la qualité de lenseignement et le
service aux étudiants. Dans la plupart des établissements, on note
aussi une augmentation du personnel de direction. «Malheureusement, déplore Carole Neill, le
nombre demployés de soutien a stagné dans le meilleur des cas et a
même diminué dans les pires cas. Cela nest pas sans conséquence:
par exemple, dans plusieurs établissements, on voit les congés de
maladie se multiplier. Quant aux services rendus par les employés,
on constate que les délais et la qualité en souffrent.»
Le CPSU
Le Conseil provincial du secteur universitaire (CPSU) regroupe
quelque 10,400 travailleuses et travailleurs des universités
québécoises, principalement des employés de soutien, la très vaste
majorité du personnel technique, métier, bureau, du personnel
professionnel, des chargés d’encadrement et chargés de cours.