Le mode de financement et la reddition de comptes remis en cause par les employés des universités québécoises
14 janvier 2013
Les employés de lensemble des universités
québécoises vont demander que le mandat du vérificateur général du
Québec soit élargi aux établissements universitaires québécois.
Cest là une des mesures qui sera proposée par les employés de
soutien membres du Conseil provincial du secteur universitaire
(CPSU, affilié au SCFP) lors des séances du Sommet sur
lenseignement supérieur jeudi et vendredi à Sherbrooke.
Rappelons que la rencontre de Sherbrooke portera sur la situation
financière, le mode de financement et la gouvernance des
universités, notamment quant à leur reddition de comptes, à la
transparence et à la place relative des représentants du milieu et
de la communauté universitaire dans leurs structures.
Une course à létudiant
Le personnel de soutien des universités critique la formule de
financement actuelle des universités. Le mode de financement à
létudiant, explique la présidente du CPSU Carole Neill,
«entraîne une compétition
malsaine entre les universités, une course à leffectif étudiant
qui mène les établissements à établir des programmations de cours
pour servir cette quête de « clientèle ». Il entraîne aussi une
expansion du parc immobilier, souvent injustifiée et néfaste pour
le contribuable. Tout cela sans mentionner les sommes faramineuses
dépensées en campagnes publicitaires.»
Rendre des comptes
Quand vient le temps de rendre des comptes, les universités
québécoises confient systématiquement leurs vérifications aux deux
mêmes firmes et cela depuis des années. «En fait, précise Carole Neill, cinq firmes
sont invitées à soumettre leurs services, mais pour toutes les
universités du Québec, ce sont toujours les deux mêmes firmes qui
reviennent à tour de rôle. Comme il sagit pour lessentiel
dargent public, nous demandons que le mandat du vérificateur
général soit élargi pour couvrir les universités.»
Un
financement public
Quant au financement lui-même, la présidente du CPSU considère
quil doit rester public. «Léducation, fait-elle valoir,
reste un droit et parce quil
sagit dun service public, les universités sont et doivent rester
au service du bien commun de lensemble de la population, et non
servir à lenrichissement de quelques-uns au détriment des
autres.»
La gouvernance
Sur la question de la gouvernance elle-même, le CPSU réclame quà
linstar des autres groupes, les employés de soutien puissent
siéger aux instances décisionnelles des universités, comme membres
à part entière et non comme simples observateurs. Le CPSU demande
aussi que, tout comme les professeurs et les chargés de cours, les
employés de soutien soient consultés de manière individuelle lors
des candidatures des recteurs, vice-recteurs académiques et doyens.
Suivre la cadence
Depuis plusieurs années, le nombre détudiants fréquentant les
universités québécoises a augmenté. Cette hausse de leffectif
étudiant a eu comme corollaire une augmentation du nombre
denseignants, professeurs et chargés de cours. Dans la plupart des
établissements, on note aussi une augmentation du personnel de
direction. «Malheureusement,
déplore Stéphane Caron, président du SEESUS, le nombre demployés
de soutien a stagné dans le meilleur des cas et a même diminué dans
les pires cas. Cela nest pas sans conséquence: par exemple, dans
plusieurs établissements, on voit les congés de maladie se
multiplier. Quant aux services rendus par les employés, on constate
que les délais et la qualité en souffrent.»
Le CPSU
Le Conseil provincial du secteur universitaire (CPSU) regroupe
quelque 10,400 travailleuses et travailleurs des universités
québécoises, principalement des employés de soutien, la très vaste
majorité du personnel technique, métier, bureau, du personnel
professionnel, des chargés d’encadrement et chargés de cours.