François Legault doit cesser d’improviser
29 août 2012
Les syndicats d’Hydro-Québec demandent à la
Coalition Avenir Québec (CAQ) et son chef, François Legault, de
cesser d’improviser avec la société d’État et de mettre à risque
ses importantes redevances. Du même coup, ils souhaitent informer
la population québécoise que la CAQ joue à lapprenti sorcier avec
la société dÉtat la plus rentable sur la base dune étude erronée
qui réclame sa privatisation.
Alors que M. Legault saffichait auparavant comme le champion de la
rigueur et de la transparence, voilà maintenant quil base ses
constats sur des études anonymes et sur des analyses non
scientifiques, truffées derreurs, prônant la privatisation
complète d’Hydro-Québec. À cet effet, léconomiste du service de la
recherche du SCFP, Pierre-Guy Sylvestre, avait littéralement
pulvérisé « létude » de M. Claude Garcia dans une analyse en mars 2011.
« Nous mettons en garde les
Québécois et les Québécoises contre l’improvisation dangereuse de
François Legault à l’endroit de leur société d’État. La CAQ a créé
une solution qui se cherche un problème. En effet, la société
dÉtat québécoise est lentreprise la plus rentable de son secteur,
offre son énergie dans les coûts les plus bas au monde et son
efficacité est reconnue par lIndustrie. Alors, quest-ce que M.
Legault a donc tant à reprocher à Hydro? Cherche-t-il à la
privatiser en douce? », a déclaré Pierre-Guy Sylvestre.
Comme si ce nétait pas assez, voilà maintenant que François
Legault poursuit son improvisation sur la question. Après avoir
annoncé de façon erronée qu’il pourrait récolter 600 millions de
dollars d’Hydro-Québec, voilà quil affirme être prêt à jouer dans
une loi conçue pour protéger les consommateurs pour arriver à ses
fins.
Soulignons quaucun intervenant crédible qui
connait Hydro-Québec (Régie de lénergie, syndicats, associations
patronales, associations de consommateurs, groupes
environnementaux, etc.) nest jamais arrivé à la conclusion quil y
a un surplus deffectifs de près de 20 % à la société dÉtat.
Alors, comment la CAQ, qui ne dispose daucun spécialiste de ce
secteur dans son équipe, peut-elle arriver à cette conclusion?
De plus, les syndicats rappellent que la proposition de la CAQ est
dautant plus irréaliste quil manque déjà des employés à la
société dÉtat. En effet, les 22 500 employés dHydro-Québec ne
suffisent pas à la tâche. «Cest
pourquoi la société dÉtat fait affaire, à grands frais, avec des
centaines de sous-traitants pour combler le manque de main-doeuvre
quil vit dans plusieurs secteurs de lorganisation», a
ajouté léconomiste du SCFP.
Les syndicats maintiennent que, de toutes évidences, M. Legault ne
connaît rien à Hydro-Québec. Selon eux, cest dailleurs pour cela
que la CAQ ne se prononce pas sur dautres enjeux énergétiques
comme sur lavenir de la centrale nucléaire Gentilly-II et sur le
gouffre financier des politiques dachat dénergie en situation de
surplus.
Au cours des derniers jours, il a été démontré qu’il était possible
de faire d’importantes économies en revoyant certains mandats que
le gouvernement donne à la société dÉtat, notamment au niveau de
lachat d’énergie. Les syndicats d’Hydro-Québec encouragent donc la
CAQ à se tourner vers cette solution plutôt que de continuer à
sacharner inutilement sur sa main-doeuvre et de courir le risque
de dérégler la société d’État.