Les employés de Vidéotron sur un pied de guerre
13 mars 2002
Les employés de Vidéotron en ont gros sur le coeur. Ils en ont
assez des menaces et du dénigrement de Quebecor et de Pierre-Karl
Péladeau. 700 à leur réunion de l’automne, ils étaient 1 300 à
l’assemblée du 27 janvier à Laval. Du jamais vu dans l’histoire de
ce syndicat. Si l’on tient compte des personnes retenues au
travail, ce nombre représente pour le SCFP 2815 plus de 80 % des
membres disponibles.
Les négociations ont bien mal commencé. Le 14 décembre dernier,
Vidéotron réquisitionnait le canal de télécommunautaire Vox pour
diffuser un point de presse au cours duquel le président du conseil
d’administration, Serge Gouin, a procédé ni plus ni moins au dépôt
patronal, lançant ainsi sur une bien drôle de pente les
négociations. Il réclamait de 35 à 40 millions aux employés et cela
en l’absence des représentants syndicaux que Vidéotron avait pris
soin de convoquer dans un autre lieu!
Retour de manivelle, c’est massivement que les membres du SCFP 2815
se sont rendus à leur assemblée syndicale. Le message était on ne
peut plus clair. Les employés ne laisseront plus la direction
détruire l’image et la réputation de Vidéotron auprès de la
population et de sa clientèle pour ensuite les accuser d’être des
dinosaures responsables de la perte de clients aux dépens de la
concurrence!
Dans les faits, depuis l’acquisition de Vidéotron par Quebecor, les
employés assistent au désinvestissement systématique de la
compagnie de câblodistribution. On craint même que ce ne soit que
le prélude à son démantèlement pur et simple.
Plutôt que d’investir dans sa compagnie de câble, Quebecor investit
dans la formation de briseurs de grève; par exemple chez Joncas
Télexperts, un centre d’appels qu’il possède. Récemment, il y a
fait embaucher une centaine d’employés (payés 8,88 $ l’heure) qu’il
équipe afin qu’ils puissent bientôt faire le travail des employés
de Vidéotron.
Aussi, les deux syndicats SCFP préviennent-ils Vidéotron de bien
mesurer ses actions et ses prises de position. Dans le journal
syndical du 2815, Le Signal, on pouvait lire : » Si vous nous
poussez vers un conflit, il pourrait être plus dur et plus coûteux
que vous ne le pensez. Chose certaine, il ne se limiterait pas à
Vidéotron. Jamais nous n’avons été aussi préparés à nous battre
pour nos emplois, nos conditions de travail
et pour la compagnie
que nous avons construite. »
Nous aurons l’occasion de revenir plus en détails sur le dossier de
Vidéotron dans nos prochains numéros.