Les femmes ont toutes les raisons de s’indigner
8 mars 2012
Depuis près de 100 ans, la Journée
internationale des femmes est célébrée le 8 mars en reconnaissance
des luttes et des réalisations des femmes partout dans le monde.
Malheureusement, le climat politique prédominant et les attaques
concertées contre le secteur public menacent les gains qui ont été
faits en matière dégalité des femmes.
La 56e session de la Commission de la condition de la femme des Nations
Unies est
présentement en cours à New York. Des représentantes des
gouvernements et de la société civile discutent de façons daller
de lavant sur la question de légalité des femmes.
Tristement, le gouvernement conservateur du Canada continue de
représenter faussement la situation des femmes au Canada. La
déclaration de la ministre à lAssemblée générale faisait fi de la
réalité de la vie de nombreuses femmes au Canada, comme une
rémunération inéquitable et les taux effroyables de violence faite
aux femmes, particulièrement aux femmes et aux fillettes
autochtones.
On sattend à ce que les conservateurs mettent en uvre, dans leur
prochain budget du 29 mars prochain, des coupures massives dans le
secteur public. Ces coupures affecteraient négativement les femmes
en termes des services auxquels elles peuvent avoir accès et
élimineraient aussi probablement des milliers demplois occupés par
des femmes.
«Les femmes
ont toutes les raisons de s’indigner»: conférence à Montréal
En milieu de journée, le Comité de condition de vie et du travail
des femmes du Syndicat des employés de lUniversité de Montréal
(SEUM-SCFP 1244) a tenu
une conférence pour souligner la Journée internationale des femmes.
Lévénement a eu lieu sur le campus principal de lUniversité de
Montréal et simultanément, par visioconférence, sur le campus de
Saint-Hyacinthe.
La conférencière Annick Desjardins, conseillère au SCFP, a tracé le
portrait des inégalités persistantes dans les sphères domestique,
politique et socio-économique. Les faits rapportés par Mme
Desjardins parlent deux-mêmes:
- En 2008 au Québec, le revenu moyen des femmes, de 28,900$,
correspondait à 66% de celui des hommes, soit 43,530$. - Le revenu demploi des femmes travaillant à temps plein
correspondait à 78,4% de celui des hommes (au Québec en 2008). - Les femmes comptaient pour 63,4% des personnes touchant le
salaire minimum, et les hommes, 36,6% (au Québec en 2009).
Rappelons que le salaire minimum na pas suivi le rythme de
linflation depuis une trentaine dannées. - En 2006 au Québec, 78% des chefs de familles monoparentales
sont des femmes, 22% sont des hommes. - Les femmes du Québec consacrent en moyenne 28h par semaine aux
tâches ménagères; les hommes, 18h. - Les soins aux enfants de 0 à 4 ans se répartissent ainsi:
femmes, 6h33 par jour en moyenne; hommes, 3h7. - La proportion femmes-hommes se décline comme suit dans les
lieux de pouvoir:
- à lAssemblée nationale, 29,6%-70,4%;
- dans les conseils dadministration du Québec, 15,8%-84,2%;
- parmi les cadres de la fonction publique, 39%-61%;
- parmi les maires, 16%-84% (Conseil du statut de la femme,
2011).
Plus de détails sont disponibles dans la brochure «Portrait des Québécoises en 8 temps» du
Conseil du statut de la femme.
Dans sa conclusion, Mme Desjardins a lancé une invitation à
participer aux États généraux de laction et de lanalyse
féministe qui auront lieu le 27 et le 28 mai 2012 à
Montréal.