Labeaume privatise à l’aveuglette
19 décembre 2011
Le syndicat des cols bleus de Québec trouve
surprenante et incongrue la décision de ladministration Labeaume
de privatiser à 100% les services dhorticulture et dentretien
sanitaire. Pour les cols bleus, tout indique que cette décision
coûtera plus cher aux contribuables, dautant plus que le maire
lui-même avoue navoir effectué aucun comparatif avant de plonger.
Leurs représentants syndicaux soupçonnent donc le maire de croire
que tous les moyens sont bons pour sen prendre au syndicat, quitte
à refiler la facture aux citoyens.
«Nous sommes formels: au privé,
le service dhorticulture ne peut que coûter plus cher à la Ville.
Quant à lentretien sanitaire, nous avons justement négocié des
assouplissements au cours des dernières années pour réduire les
coûts. Les gestionnaires de la Ville nous répètent souvent que
lentretien sanitaire est très compétitif à linterne. Le maire
est-il sur la même longueur donde que ses gestionnaires?» a
demandé Marc-André Dufour, président du Syndicat des employés
manuels de la Ville de Québec (SCFP 1638).
«Bref,
lannonce daujourdhui nous surprend complètement. Mais ce qui ne
nous surprend pas, cest que le maire na aucun chiffre en main. Il
ne peut quagir à laveuglette, parce que sil effectuait un
comparatif rigoureux, il serait forcé davouer que sa
sous-traitance va coûter plus cher aux citoyens», a ajouté
M. Dufour.
Les représentants syndicaux des cols bleus nhésitent pas à faire
un lien entre lannonce daujourdhui et le mauvais état de la
négociation en cours. Constatant limpasse des pourparlers entamés
le 7 février dernier, ils ont demandé le 30 novembre lintervention
dun conciliateur du ministère du Travail. La première séance de
conciliation est prévue le 13 janvier prochain.
Parmi les principaux enjeux pour les syndiqués, on retrouve la
question de la «quantité de
travaux actuellement effectués par les employés» exprimée
globalement en heures travaillées, le passage de six à trois listes
de rappel au travail pour les auxiliaires, lhoraire de travail et
un ajustement salarial.
La convention collective des cols bleus est échue depuis le 31
décembre 2010. Les cols bleus de Québec nont pas exercé de droit
de grève depuis plus de 25 ans. Sans conflit de travail, la
précédente ronde de négociation sétait terminée à la fin mai 2009
par la signature dun nouveau contrat avec ladministration du
maire Labeaume. Les cols bleus sont au nombre denviron 1350.
Comptant au total plus de 110,000 membres au Québec, le Syndicat
canadien de la fonction publique (SCFP) représente environ 70% de
lensemble des employés municipaux du Québec.