Quinze ans n’ont toujours pas suffi!
21 novembre 2011
La Fédération des travailleurs et
travailleuses du Québec (FTQ) profite de lanniversaire de
ladoption de la Loi sur léquité salariale (LÉS) pour déplorer le
manque de mordant de la Loi qui occasionne des ratés dans trop de
milieux de travail où léquité est encore loin dêtre réalisée.
«Lors de son adoption, il y 15
ans, la Loi prévoyait quen novembre 2005, toutes les entreprises
comptant 10 personnes salariées et plus devaient avoir réalisé leur
exercice déquité salariale et déterminé les ajustements salariaux.
Six ans après cette première échéance, de nombreux milieux sont
loin davoir même commencé lexercice», fait valoir le
secrétaire général de la FTQ, Daniel Boyer.
Rappelons quen 2009, le gouvernement modifiait la Loi pour
accorder un sursis aux employeurs qui navaient pas complété ou
même amorcé leur exercice de réalisation de léquité salariale.
«En accordant ce sursis aux
employeurs, le gouvernement a rendu lapplication de la Loi encore
plus compliquée et ce sont une fois de plus les travailleuses qui
paient la note, car en bout de ligne elles auront été pénalisées au
chapitre des ajustements salariaux», dénonce la
vice-présidente de la FTQ Louise Mercier.
Dailleurs, depuis cette modification à la Loi, la Commission de
léquité salariale a été inondée de plaintes et, selon ses propres
estimations, 25% de ces plaintes concernent le défaut des
employeurs retardataires de faire ce premier exercice ou den
évaluer le maintien.
Une loi qui manque de poigne
Selon la FTQ, un des problèmes majeurs est que rien dans la
nouvelle loi noblige les employeurs à poursuivre le travail avec
les syndicats et les personnes salariées dans le cadre de
lévaluation du maintien de léquité salariale. «Les associations
syndicales ont beau vouloir faire progresser le dossier, mais comme
rien ne contraint légalement les employeurs, il nous est difficile
de nous assurer que le travail et les résultats sont conformes à la
Loi et cest encore les travailleuses qui sont
laissées-pour-compte», sinsurge la vice-présidente de la FTQ,
Louise Mercier.
Léquité
salariale doit être plus quun voeu pieux
Le 31 décembre prochain constituera une nouvelle étape en équité
salariale pour les employeurs retardataires, réputés avoir complété
un premier exercice déquité salariale à pareille date lan
dernier. Ils devront alors avoir complété leur première évaluation
du maintien de léquité salariale.
«Encore une fois, nous
manifestons nos inquiétudes à cet égard et nous demandons
aujourdhui à la Commission de sassurer que la Loi sera pleinement
respectée à chacune de ses étapes afin que léquité salariale cesse
dêtre un voeu pieux pour les travailleuses», affirme Daniel
Boyer.
Le tiers des membres de la FTQ
sont des femmes
La FTQ, la plus grande centrale syndicale au Québec, représente
plus dun demi-million de membres, dont 37% sont des femmes, ce qui
en fait la centrale qui représente le plus grand nombre de
travailleuses syndiquées au Québec. Celles-ci se retrouvent dans
tous les milieux de travail, dans les secteurs public, parapublic
et privé.