Des briseurs de grève à l’Université de Sherbrooke?
9 septembre 2011
Au quinzième jour de grève générale, les
représentants syndicaux des employés de soutien de lUniversité de
Sherbrooke dénoncent ce qui semble être un recours systématique à
des briseurs de grève. Depuis deux semaines, le syndicat a recensé
sept infractions apparentes aux dispositions anti-briseurs de grève
de la loi québécoise.
Le ministère du Travail a mandaté un enquêteur qui effectue depuis
le 7 septembre des vérifications à limproviste en différents
points des campus. Lenquêteur se fait accompagner de quelques
employés de soutien, qui autrement nont pas accès à leurs lieux de
travail durant la grève. Les sept cas relevés par le syndicat se
déclinent ainsi:
-Un directeur de division ainsi quun contremaître, embauchés après
lexpiration de la convention collective, auraient effectué des
tâches de mécanicien en tuyauterie.
-Le même directeur de division aurait effectué le travail de
préposé à lentretien terrain.
-Un membre du SEESUS aurait effectué le travail dhomme de scène.
-Au Centre de services, une membre dun autre syndicat aurait
accompli le travail de commis au service à la clientèle.
-À la Faculté de droit, une membre dun autre syndicat aurait
effectué des tâches du SEESUS.
-Deux autres cas concernent des secrétaires en grève de la Faculté
de médecine qui auraient travaillé à la demande de leurs patrons.
«Est-ce que cest ça, le plan de contingence de lUniversité? La
direction gère-t-elle le conflit en contrevenant à la loi plutôt
quen négociant dans les règles de lart? Nous laissons le
ministère du Travail mener ses enquêtes, mais chose certaine, nous
navons pas affaire ici à un incident isolé ou deux. Nous craignons
navoir repéré que la pointe de liceberg. Les employés de soutien
sont en colère et la direction doit sexpliquer sur ce
dérapage», selon Stéphane Caron, président du Syndicat des
employées et employés de soutien de lUniversité de Sherbrooke
(SEESUS-SCFP 7498).
Par ailleurs, le syndicat tiendra une assemblée générale à 10h ce
matin pour faire part à ses membres de létat des négociations.
Ensuite, à 13h30, le comité de négociation rejoindra lemployeur et
le conciliateur à la table pour répondre à la dernière offre.
Environ 1300 des employés de soutien sont sans
contrat de travail depuis le 31 décembre 2008, soit 32 mois. 120
autres, affectés à la recherche, le sont depuis le 26 juin 2006,
soit plus de 62 mois. Du vendredi 26 août à 17h jusquau lundi 29
août à 17h, ils ont tenu une grève générale de 72 heures. Depuis le
29 août à 17h, ils tiennent une série ininterrompue de grèves
générales de 24 heures.
Plus tôt cet été, ils ont déclenché trois courtes grèves: deux de
24 heures et une de 60 heures. Malgré cette progression des moyens
de pression à lapproche de la rentrée, lemployeur a maintenu des
offres salariales bien en deçà de linflation. En octobre 2010, les
membres du SEESUS se sont prononcés à 88% en faveur de moyens de
pression pouvant aller jusquà la grève.
Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) représente
quelque 11,000 membres dans les universités, principalement des
employés de soutien.