Les Canadiens appuient l’accord commercial avec l’Union Européenne, mais pas à n’importe quel prix
24 juin 2011
L’appui public à l’accord de libre-échange
avec l’Union européenne (UE) est élevé. Par contre, un nouveau
sondage indique qu’un grand nombre de personnes s’opposent à ouvrir
les marchés des achats gouvernementaux à la concurrence européenne
et à d’autres dispositions clés en cours de négociation avec l’UE.
Soixante et onze pour cent des Canadiens appuient un accord de
libre-échange avec l’UE, selon un sondage réalisé par Environics
Research Group pour le compte du Syndicat canadien de la fonction
publique (SCFP). Le sondage indique, toutefois, que de nombreux
citoyens sont contre les dispositions clés de l’Accord économique
et commercial global (AECG) en cours de négociation entre le Canada
et l’UE.
«Les Canadiens comprennent fort bien l’importance du commerce
international, mais ils désirent des ententes commerciales qui sont
responsables et dans le meilleur intérêt de leurs
collectivités», a déclaré le président du SCFP, Paul Moist.
Soixante pour cent des Canadiens sont contre l’idée d’ouvrir les
marchés des achats gouvernementaux à la concurrence des compagnies
européennes. L’UE désire inclure dans l’Accord économique et
commercial global (AECG) des dispositions qui empêcheraient tous
les ordres de gouvernement, y compris les administrations
municipales, d’appliquer des politiques d’acquisition qui
favorisent les sources locales, régionales ou nationales.
La population canadienne est également opposée
aux dispositions de l’AECG qui pourraient faire augmenter le prix
des médicaments d’ordonnance. Selon une récente étude, le prix des
médicaments pourrait augmenter de 2,8 milliards de dollars par
année si la prolongation de la protection conférée par un brevet
pour les médicaments d’origine proposée dans l’AECG était accordée.
Une importante majorité de Canadiens, soit 67%, s’opposerait à un
accord commercial avec l’UE qui ferait augmenter le prix des
médicaments d’origine.
«Plus les Canadiens en apprennent
sur l’AECG, plus ils sont en désaccord avec les questions clés
présentement en négociation, a ajouté Paul Moist.
On doit absolument surveiller de
près les concessions que le gouvernement du Canada est prêt à faire
dans le cadre de cette entente.»
De nombreuses personnes s’opposent aussi à laisser le champ libre
aux entreprises européennes pour les services de traitement de
l’eau et des eaux usées. De fait, 40% des personnes interrogées
sont pour et 52% contre que les entreprises européennes aient accès
à ces marchés.
Le sondage a été réalisé du 12 au 16 mai 2011 auprès de 1000
personnes. La marge d’erreur est de plus ou moins 3,1%, 19 fois sur
20.
Les préoccupations indiquées par les Canadiens au cours de ce
sondage sur l’AECG font l’objet d’une série de forums publics
présentement tenus par le SCFP et le Conseil des Canadiens.
La semaine prochaine, Paul Moist et la présidente du Conseil des
Canadiens, Maude Barlow, seront à Winnipeg, Halifax et St. John’s
pour discuter de l’AECG et de ses répercussions potentielles sur
les collectivités canadiennes.
Une rencontre semblable avait déjà eu lieu à Montréal le 24 mai
dernier.