Une nouvelle réforme qui doit être revue avant d’être adoptée
16 mars 2011
Mardi, la Fédération des travailleurs et des
travailleuses du Québec a présenté un mémoire à la Commission de la
santé et des services sociaux de lAssemblée nationale aujourdhui,
sur le projet de loi 127, Loi
visant à améliorer la gestion du réseau de la santé et des services
sociaux. La centrale syndicale, représentée par Jean-Pierre
Ouellet, vice-président de la FTQ et président par intérim du
Syndicat québécois des employées et employés de service et Alain
Tessier, coordonnateur des affaires sociales au Syndicat canadien
de la fonction publique (SCFP), a transmis ses idées sur les
nombreux changements quil faudrait apporter au projet de loi avant
son adoption.
Les incohérences de cette nouvelle
réforme
La réforme de la gouvernance des établissements publics proposée
par le ministre Yves Bolduc propose des contradictions importantes
avec dautres réformes mises en uvre depuis 2003. La première
concerne la création de réseaux locaux de service, prévue par la
Loi 25 adoptée en 2003, afin de rapprocher lorganisation et
ladministration des services de santé de la population.
Aujourdhui, le projet de loi 127 propose de faire exactement le
contraire, en centralisant les décisions au niveau des agences
régionales et en retirant du pouvoir et des responsabilités aux
administrations locales.
«Nous
comprenons mal les chambardements imposés par le gouvernement en
2003, par la création de structures locales gigantesques, et qui
aujourdhui simpose dans ladministration de ses établissements.
La microgestion et les contrôles excessifs sont des pratiques que
le ministre doit cesser dimposer au réseau de la santé et des
services sociaux», a déclaré Jean-Pierre Ouellet.
Les représentants ont également dénoncé les incohérences entre ce
projet de loi et la Loi 100, qui impose des restrictions
budgétaires à tous les établissements, notamment par des coupures
dans le personnel administratif et par la réduction des budgets de
formation. «Le projet de loi
impose une plus grande reddition de comptes, mais de lautre main,
on coupe dans le personnel chargé de le faire. Cest
aberrant», a ajouté Jean-Pierre Ouellet.
Préserver une place pour la population et les travailleurs
Le projet de loi 127 laisse une place moins grande à la population
dans ladministration du réseau de la santé et des services
sociaux, tout dabord par labolition du Forum de la population au
niveau régional et par la réduction du nombre de personnes élues
sur les conseils dadministration pour représenter la population
locale.
«Lexpertise et lexpérience de
la population nous apparaît incontournable dans ladministration
des établissements de santé. Le simple souhait de vouloir réduire
le nombre de personnes sur un C.A. ne doit pas être une excuse pour
diminuer la représentativité populationnelle, surtout que le projet
de loi sattaque à la fois au palier régional et au palier local.
Nous demandons au ministre de revoir cet aspect du projet de
loi», a souligné Alain Tessier.
Enfin, la FTQ maintient limportance que les travailleuses et
travailleurs de la santé continuent dêtre représentés dans les
instances décisionnelles du réseau. «Pour trouver les solutions aux difficultés
qui se posent dans le système de santé et pour donner les meilleurs
services possible à la population, toutes les catégories demplois
sont utiles à la discussion. En ce qui a trait à lattraction, la
rétention et la valorisation du personnel, les défis sont trop
grands pour se passer de leur expertise», a conclu Alain
Tessier.