Québec a l’obligation d’éliminer toute forme de discrimination à l’endroit des femmes
2 février 2011
La Fédération des travailleurs et
travailleuses du Québec (FTQ), dresse un bilan mitigé de l’action
gouvernementale en matière d’égalité entre les femmes et les
hommes. «Les femmes constituent
plus de la moitié de la population du Québec et près de la moitié
de sa population active. Malgré bien des progrès réalisés au fil
des ans, notamment en matière de droits, l’égalité dans leur
quotidien tarde à se concrétiser. Bon nombre de femmes demeurent
vulnérables. Les acquis sont menacés, il y a des reculs. Cela doit
être dénoncé et corrigé», a déclaré le secrétaire général de
la FTQ, Daniel Boyer.
«Par
exemple, en matière d’emploi, il faut valoriser davantage les
emplois traditionnellement féminins : caissières, vendeuses,
secrétaires, etc. Des emplois souvent moins bien payés, tout en
améliorant les conditions de travail et les protections sociales.
Il y a aussi la précarisation accrue des emplois qui pénalise les
femmes à tous les niveaux : salarial et financier, statut d’emploi,
conciliation travail-famille, santé, carrière, etc. La FTQ demande
aussi au gouvernement de favoriser davantage la mixité dans les
emplois traditionnellement masculins. Québec doit donc intensifier
la sensibilisation, particulièrement auprès des entreprises, parce
que ce sont des emplois qui sont mieux rémunérés et qui offrent de
meilleures conditions de travail», a ajouté Louise Mercier,
vice-présidente de la FTQ.
Un ministère du Droit des femmes à
l’égalité
«Compte tenu des inégalités
persistantes que vivent les femmes et de l’ampleur de la tâche, la
FTQ croit que le gouvernement, et toute la société québécoise, y
gagneraient avec un ministère de la condition féminine en bonne et
due forme, ce qui mettrait fin au ballottement et à la
secondarisation du dossier de la condition féminine à l’intérieur
de l’appareil gouvernemental. Par ailleurs, Québec doit maintenir
le Conseil du statut de la femme dans sa forme actuelle et le
consolider. Son rôle proactif de chien de garde, tout comme son
indépendance, est essentiel pour faire progresser les femmes vers
l’égalité», a poursuivi Louise Mercier.
Conciliation travail-famille
«La FTQ reconnaît les efforts
faits en matière de conciliation travail-famille, mais il faut
faire encore plus. Ainsi, la FTQ recommande l’adoption d’une
loi-cadre pour déterminer les besoins réels en conciliation
travail-famille dans les milieux de travail et les mesures à mettre
en place pour y répondre. Le gouvernement doit entre autres assurer
la pérennité et la consolidation du Régime québécois d’assurance
parentale et hausser le nombre de places subventionnées dans les
centres de la petite enfance.
Les responsabilités, devoirs et engagements de l’État sont tels
qu’il doit démontrer plus de volonté politique et de leadership
pour faire réellement progresser les femmes, toutes les femmes dans
tous les domaines, ce qui veut aussi dire un financement adéquat
pour respecter tous ses engagements en matière d’égalité. Bref,
Québec doit faire plus et mieux», a conclu Daniel
Boyer.