Devoir de mémoire envers Haïti
12 janvier 2011
Le 12 janvier 2010, à 16h53, un violent
tremblement de terre frappait Haïti.
Un an après le séisme dévastateur, des syndicats canadiens du
secteur des services publics annoncent quils signeront cette
semaine un protocole dentente confirmant une contribution bien
concrète en Haïti. Ils offrent un soutien financier et technique
afin de construire un nouveau quartier général pour les syndicats
haïtiens.
«Il ne
suffit pas de promettre de laide, il faut la livrer»,
déclare Claude Généreux, secrétaire-trésorier national du Syndicat
canadien de la fonction publique (SCFP), qui a joué un rôle
important de leadership dans ce projet.
Largent servira spécifiquement à la reconstruction du bureau de la
Confédération des travailleurs et des travailleuses des secteurs
public et privé (CTSP), à Port-au-Prince. Les plans sont déjà
approuvés et la construction débutera au printemps.
La CTSP représente plus de 8000 travailleurs, notamment dans les
domaines de la santé, de léducation, de lélectricité et des
services municipaux. Présentement, la CTSP opère sous une tente de
10 pieds sur 12. La désorganisation du travail dans lensemble du
pays est évidemment un frein dans la reconstruction, sans compter
les épidémies et linstabilité politique.
Des rapports récents ont souligné quune très grande part des
sommes promises par les pays donateurs nont pas été versées. Ils
ont également rappelé les conditions de vie épouvantables de
millions dHaïtiens. Un exemple probant des difficultés et des
lenteurs de la reconstruction est malheureusement illustré par le
fait que moins de cinq pour cent des gravats résultant du
tremblement de terre de lan dernier ont été enlevés, explique
Claude Généreux.
«Présentement, les travailleurs
et les syndicats haïtiens sont sur le terrain et contribuent avec
leurs compatriotes à la reconstruction, et ce, dans des conditions
extrêmement difficiles. Les syndicats haïtiens ont besoin de
structurer cette action, souligne M. Généreux. Cette contribution des syndicats canadiens
envers les syndicats haïtiens aura un impact direct sur le terrain
et va offrir une infrastructure nécessaire. Cest notre façon
dappuyer la démocratie et la société civile haïtienne.»
Les syndicats impliqués dans ce projet sont notamment le Syndicat
canadien de la fonction publique (SCFP), lAlliance de la fonction
publique du Canada (AFPC), lUnion internationale des employés des
services (UIES), le Syndicat de la fonction publique du Québec
(SFPQ) et lAlliance du personnel professionnel et technique de la
santé et des services sociaux (APTS). Les syndicats offrent une
contribution de 50,000$, ce qui représente les coûts estimés du
projet.
Claude Généreux espère que dautres syndicats nord-américains vont
appuyer le projet, et ce, dans le cadre offert par lInternationale
des services publics (ISP), cest-à-dire quil sera mené et dirigé
conjointement avec les syndicats haïtiens.
«Notre contribution est modeste, mais elle est réelle,
palpable, ajoute M. Généreux. Nous croyons que ce projet représentera un
exemple positif dune aide efficace. Cette belle collaboration
entre syndicats montre également que la solidarité nest pas
seulement un beau principe; cette solidarité senracine dans des
actions concrètes. Dans un contexte où laide en Haïti ne semble
pas aussi efficace quelle pourrait lêtre, nous avons de plus en
plus besoin de ces petits succès.»