Le gouvernement Charest fait la sourde oreille
17 décembre 2010
Le Syndicat canadien de la fonction publique
(SCFP) trouve déplorable lattitude cavalière de la ministre du
Travail, Lise Thériault, qui a décidé de nommer la nouvelle
présidente de la Commission déquité salariale sans entendre
réellement ce que les groupes concernés avaient à dire.
«On a été mis devant un fait
accompli, cest tout, dénonce Annick Desjardins, conseillère
au SCFP. La consultation prévue à
lart 78 de la Loi a été bafouée. On se rend compte que ce nest
que de la poudre aux yeux.» En effet, dans une missive
envoyée aux groupes les plus représentatifs demployeurs, de
salariés et de femmes, la ministre informait les parties
intéressées de son intention de nommer Marie Rinfret comme nouvelle
présidente et Sophie Raymond comme commissaire, et les invitait à
lui faire part de leurs commentaires.
Cette annonce unilatérale est jugée dautant
plus inacceptable que les groupes de femmes avaient clairement
indiqué leur préférence pour une autre candidate, proposition
appuyée par de nombreuses organisations de salariés, dont le SCFP.
On souligne dailleurs que cest la seconde fois que le
gouvernement procède à de telles nominations sans lassentiment du
mouvement syndical et des groupes de femmes.
Du même souffle, le SCFP sinquiète de voir linterprétation très
restrictive de la Loi se poursuivre avec ces nominations.
«Depuis la nomination précédente
dune présidente issue du milieu patronal , on remarque un
glissement très préoccupant pour les droits des femmes à léquité.
Il existe une tendance claire à voir léquité de façon étroite, ce
qui est en porte-à-faux avec lesprit et les objectifs de la Loi
sur léquité salariale. Nous continuerons donc dêtre vigilants et
nous suivrons de près les décisions de la Commission afin que les
droits des femmes dans tous les milieux de travail soient reconnus
et défendus», de conclure Annick Desjardins.