La provocation se poursuit !
18 juin 2004
Réagissant au dépôt des offres patronales des secteurs public et
parapublic après la rencontre avec les représentants du Conseil du
trésor, les porte-paroles des organisations syndicales en front
commun, Louis Roy 1er vice-président de la Confédération des
syndicats nationaux (CSN), Louise Chabot, 1re vice-présidente de la
Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et Pierre Dupuis,
vice-président de la Fédération des travailleurs et travailleuses
du Québec (FTQ) ont indiqué « que les offres d’aujourd’hui
confirment les appréhensions que nous avions lors de la
présentation du cadre financier de Monique Jérôme-Forget plus tôt
cette semaine. C’est même pire que ce que nous craignions ».
Rappelons que le Front commun a déposé, le 15 décembre dernier, des
demandes d’augmentations salariales de 4,5 % à compter d’octobre
2003, de 4,0 % à compter de janvier 2005 et de 4,0 % à compter de
janvier 2006. Ces demandes sont étayées par des motifs valables :
elles tiennent compte du retard des salaires du secteur public en
comparaison avec ceux du privé et de l’augmentation du coût de la
vie. Les conventions collectives sont échues depuis le 30 juin
2003.
Il n’y a que 6 % prévus pour les salaires dans la proposition
patronale, sur six ans, le reste est aléatoire puisque le
gouvernement le lie au règlement éventuel de l’équité salariale et
aux autres bonifications aux conditions de travail. Le cadre
général du gouvernement prévoit 12,6 %, pour les six prochaines
années, ce qui inclut toutes les autres demandes des syndiqués, par
exemple : la retraite, la conciliation travail-famille, les
disparités régionales. L’équité salariale serait même comprise dans
cette proposition. Il est de la responsabilité du gouvernement de
s’assurer de négocier des conditions de travail décentes pour ses
salariés. Cela lui permet d’assurer la stabilité et la pérennité de
services publics de bonne qualité pour la population.
Les organisations trouvent inconcevable l’intention du gouvernement
de lier l’équité salariale à la négociation des conditions de
travail. « Il s’agit de réparer une injustice à l’égard des femmes.
Les travailleuses et les travailleurs n’ont pas à financer l’équité
salariale à même leurs salaires », de souligner les représentants
syndicaux.
« Nous sommes extrêmement déçus des façons de faire du gouvernement
et nous lui signifions qu’il ne peut se cacher derrière son cadre
financier pour ne pas négocier correctement les conditions de
travail de ses employés. Il ne peut, non plus, se dérober de son
obligation de régler l’équité salariale. Nous déplorons cette
attitude provocatrice et nous trouvons qu’il démarre très mal la
négociation », de conclure les organisations syndicales.