Des changements à la Loi provoquent le chaos
5 novembre 2010
René Roy, secrétaire général de la FTQ, en
appelle au gouvernement afin déviter que le chaos et liniquité ne
viennent mettre en péril lexercice déquité salariale en cours sur
lîle de Montréal. Une interprétation de la Loi sur léquité
salariale, amendée récemment par le gouvernement Charest, est au
cur du litige. Leffet est de taille puisque ces modifications
obligent le Syndicat des fonctionnaires municipaux de Montréal
(SCFP-FTQ) à créer durgence, pour chacune des douze municipalités
reconstituées, un comité de travail et réaliser léquité salariale
avant le 31 décembre prochain. Il faudra donc former les personnes
qui siégeront à ces comités et surtout, recommencer le complexe
exercice déquité salariale, déjà très avancé dans la ville centre.
Ce bouleversement suscite le désordre et provoque une avalanche de
questions dapplication pratique qui, en plus de complexifier
lexercice en cours, va générer des iniquités.
«Cest pire
que les 12 travaux dAstérix», a déclaré Monique Côté.
«Une fois de plus, les
travailleuses cols blancs de lîle de Montréal et les citoyens vont
faire les frais de limposante structure émanant des fusions et des
défusions. Combien pensez-vous que cela va coûter? Des millions. Et
on ne parle même pas des correctifs salariaux», a-t-elle
ajouté.
Rappelons quen juin 2006, Nathalie Normandeau, alors ministre des
Affaires municipales, avait assuré que, malgré les difficultés
posées par les regroupements de 2002 et la réorganisation de 2006,
léquité serait réalisée dans les meilleures conditions et selon
les règles prévues à la Loi sur léquité salariale.
La responsabilité de la
Commission
Les dirigeants syndicaux pointent aussi du doigt lintransigeance
de la Commission de léquité salariale (CÉS) qui fait passer les
procédures avant lintérêt réel des travailleuses. «Cest un peu comme si larbre cachait la
forêt, soutient Lucie Levasseur, présidente du SCFP-Québec.
La Commission doit cesser dêtre
obsédée par la judiciarisation des dossiers et se rappeler quels
sont les objectifs fondamentaux de la Loi». Un point de vue
partagé par René Roy, «les
orientations de la CÉS sont loin de refléter les discussions que
nous avons eues avec le ministre du Travail lors des diverses
consultations ayant précédé ladoption des modifications à la Loi.
«Rigueur et souplesse» répétait-il. Or, dans la présente situation,
la CÉS a agi sans aucune souplesse».