Frapper d’abord, consulter ensuite
4 mars 2004
Après des mois passés à faire la sourde oreille et à tout saccager,
le gouvernement Charest décide enfin de se «mettre à l’écoute». Au
début février, le premier ministre annonçait en grande pompe quatre
forums régionaux thématiques, suivis d’un vaste forum national en
juin ou en septembre. On ne peut s’empêcher de faire un parallèle
avec les sommets socio-économiques chers à Lucien Bouchard et
Bernard Landry?
Grande illusion ou vaste opération de rattrapage? Pour l’instant,
nous nous permettons d’être sceptiques sur les intentions réelles
du gouvernement. Cela ressemble trop à une campagne de charme,
orchestrée par la nouvelle équipe de communications du premier
ministre, d’ailleurs engagée en catastrophe après les Fêtes. Au
plus bas dans les sondages, Jean Charest et son entourage sont
prêts à tout pour améliorer leur image et donner l’impression de
renouer avec la société civile.
Cette opération pourrait bien rester superficielle. Tout en
annonçant ces consultations, le premier ministre affirme du même
souffle qu’il «gardera le cap». Il n’est pas question, dit-il, de
revenir sur les lois adoptées à l’automne ou sur les orientations
de son gouvernement. On est donc tentés de croire qu’au fond, il
veut «écouter pour mieux convaincre»? Mais, est-ce vraiment d’une
vaste thérapie de groupe que la population québécoise a besoin?
Le gouvernement doit respecter les partenaires sociaux et prendre
en considération leurs recommandations constructives. Il y a
d’autres avenues que le « tout-au-privé » et la vente de nos
services publics. Jean Charest doit le comprendre et cesser de
s’attaquer aux travailleurs et aux travailleuses.
Participerons-nous à ces consultations? Au moment d’écrire ces
lignes, aucune décision n’a encore été prise. Le SCFP et la FTQ
attendent de voir ce qu’il y aura sur la table. Il faudra évaluer
si cet exercice porte en lui un espoir d’infléchir la direction du
gouvernement et de se faire entendre réellement. Sinon, nous
pourrions être présents, mais dans la rue.