Les élus libéraux sont-ils capables de livrer la marchandise?
31 mai 2010
Lundi, des travailleuses et des travailleurs
des services publics ont rendu visite aux libéraux Henri-François
Gautrin, député de Verdun, à Lise Thériault, députée d’Anjou et
ministre déléguée aux Services sociaux et à Michelle Courchesne,
députée de Fabre et ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport
pour leur rappeler que leur gouvernement avait promis de mener les
négociations avec diligence. D’autres visites ont eu lieu dans la
Capitale nationale, auprès du président du caucus libéral de la
région de Québec, Raymond Bernier, député libéral de la
circonscription de Montmorency, au ministre de la Santé et des
Services sociaux et député de la circonscription de Jean-Talon,
Yves Bolduc, et enfin au ministre de l’Emploi et de la Solidarité
sociale, ministre responsable de la région de Québec et député de
la circonscription de Louis-Hébert, Sam Hamad.
Plus de sept mois après le dépôt des demandes
syndicales et plus de deux mois après l’expiration du décret, les
représentants du Front commun ont ainsi témoigné de l’exaspération
des salariés de l’État à voir ces négociations traîner en longueur
alors que les enjeux sont importants et clairement définis.
«Depuis le début de cette ronde
de négociations, en octobre dernier, et à chaque occasion qu’ils
ont de le faire, les poids lourds du gouvernement Charest clament
sur toutes les tribunes qu’ils souhaitaient des négociations
constructives et diligentes. Comment se fait-il que, sept mois plus
tard, les résultats tardent à venir? Fini le temps des beaux
discours, il est temps que les ministres responsables concrétisent
leurs engagements!», a déclaré Chantal Tancrède, du
Secrétariat intersyndical des services publics (SISP).
Toute la chance aux
négociations
«Du côté syndical, je ne vois pas
ce que nous aurions pu faire de plus pour donner toutes les chances
à la négociation», déclare Gaétan Châteauneuf, de la
Confédération des syndicats nationaux (CSN). Il rappelle que les
syndicats ont ciblé comme jamais les enjeux et déposé leurs projets
de négociation plusieurs mois avant l’expiration des conventions
collectives. Ils n’ont exercé aucun moyen de pression perturbateur.
Les dirigeants syndicaux ont pris soin, à chacune de leurs
interventions, de ne pas jeter d’huile sur le feu. «Nous sommes demeurés aux tables de
négociations et avons multiplié les démarches pour faire débloquer
les travaux à toutes les étapes. Mais nous ne pouvons pas régler
seuls, il faut du mouvement de l’autre côté aussi!»,
ajoute-t-il.
Accentuer la pression pour obtenir
un règlement
«Le gouvernement n’a pas encore
saisi l’occasion qui se présentait à lui de régler les conventions
collectives dans un climat exempt de conflit de travail. Nous
augmenterons la pression tant que cela sera nécessaire. Les
travailleuses et les travailleurs de l’État veulent être respectés
et convenir de contrats de travail qui leur permettront de mieux
remplir leurs missions auprès de la population. Nous lançons un
appel à tous les élus du parti au pouvoir: les comités patronaux
doivent se mettre sérieusement à la tâche pour convenir rapidement
d’ententes avec les 500,000 travailleuses et travailleurs de
l’État», a pour sa part plaidé Jean-Pierre Ouellet, de la
Fédération des travailleurs et des travailleuses du Québec (FTQ).
Poursuite des négociations
Les négociations se poursuivent aux tables, la plupart en présence
d’un médiateur. Parallèlement, les organisations syndicales du
milieu de la santé et des services sociaux complètent les démarches
liées au maintien des services essentiels, une obligation légale
vers l’obtention du droit de grève. Ainsi, les syndicats du Front
commun pourraient avoir recours à des moyens de pression lourds dès
le début de l’automne, si cela s’avérait nécessaire.
Au niveau salarial, le Front commun revendique la protection du
pouvoir d’achat des salariés par rapport à l’évolution prévisible
du taux d’inflation. Il revendique également un rattrapage salarial
par rapport à l’ensemble des autres salariés québécois.
À propos du Front commun
Le Front commun négocie au nom de 475,000 salariés de l’État. Il
réunit tous les grands syndicats présents dans les secteurs public
et parapublic, soit les organisations regroupées au sein du SISP
(CSQ, FIQ, SFPQ, APTS et SPGQ), de la CSN (FSSS, FEESP, FNEEQ et
FP) et de la FTQ (SCFP, SQEES, SEPB et UES).