Le budget fédéral doit tabler sur des investissements publics
26 février 2010
«La
récession est peut-être officiellement terminée, mais le Canada ne
sera pas vraiment sorti du bois tant quil naura pas retrouvé les
emplois perdus et que sa productivité ne sera pas
meilleure», a déclaré Paul Moist, président pancanadien du
SCFP.
«Malgré un solide redressement de ses profits au cours du dernier
trimestre, le secteur privé investit peu dans notre économie. Il
faudra donc que le gouvernement fédéral continue à investir cette
année et au cours des années à venir.»
Pour Paul Moist, les déficits imminents en
matière de formation, dinfrastructures et de soins de santé
offrent de nombreuses possibilités dinvestissements dans le
secteur public pour le budget fédéral de la semaine prochaine.
«Le Canada doit faire un bond en
avant dans beaucoup de secteurs, des technologies vertes à
lamélioration des soins de santé publics pour répondre aux besoins
de notre population vieillissante. Cest maintenant que le
gouvernement fédéral et le secteur public doivent faire preuve de
leadership en économie avec des investissements qui feront croître
la productivité et qui créeront une infrastructure sociale et
physique durable pour les générations futures.»
Dans un rapport publié le vendredi 26 février, Statistique Canada
indique que cest le financement public qui a permis de maintenir à
flot une économie ravagée par la récession, alors que les
investissements du secteur privé stagnaient.
«Malgré des profits en hausse, le secteur privé ninvestit pas
suffisamment dans des équipements qui accroîtraient la
productivité, ni dans de nouvelles entreprises qui aideraient à
créer des emplois au pays», a affirmé Paul Moist.
Dans une lettre adressée au ministre des Finances Jim Flaherty,
Paul Moist mentionne des secteurs clés que lon doit cibler avec
des investissements publics dans le prochain budget.
«Le SCFP a salué laugmentation
du financement destiné aux infrastructures dans le budget de
lannée dernière. Mais compte tenu des mises à niveau nécessaires
dun bout à lautre du Canada, nous avons encore bien du pain sur
la planche. Malgré les mesures de relance additionnelles, les
villes canadiennes souffrent toujours dun déficit
dinfrastructures de 100 milliards de dollars. En outre, elles
nont pas les infrastructures vertes nécessaires pour rendre leurs
pratiques véritablement durables et efficaces.»
Paul Moist a aussi incité le gouvernement à réaliser des
investissements stratégiques à long terme pour se préparer au
bouleversement démographique causé par le départ à la retraite des
baby boomers.
«Dici 30 ans, nous verrons une
augmentation des pénuries de travailleurs spécialisés, létiolement
du marché du travail et laccroissement de la pression sur notre
système de santé causé par le vieillissement de la population. En
investissant dès maintenant dans léducation, les services de garde
à lenfance, des soins publics de qualité aux personnes âgées et
des régimes de retraite stables, nous seront prêts à affronter ces
défis.»