La voie proposée par Lucien Bouchard est un cul-de-sac
24 février 2010
Le secteur universitaire du SCFP juge
dangereuses les propositions de Lucien Bouchard, de la Chambre de
commerce de Montréal et de leurs acolytes sur le financement des
universités québécoises. «On doit
mettre un frein aux aventures concurrentielles de nos universités,
et non pas appuyer sur laccélérateur!», soutient Carole
Neill, présidente du Conseil provincial du secteur universitaire
(CPSU).
Pour le plus important syndicat présent dans
nos universités, il faut procéder à une analyse globale du
développement de ces institutions. «Les états généraux sur le monde
universitaire que nous réclamions le printemps dernier sont
toujours à lordre du jour. Cette réflexion devient même une
urgence dans le contexte», plaide Carole Neill. Encore une fois, on joue de la baguette
magique et on présente une solution de dernière minute alors que
nous avons pourtant besoin dune analyse fine et exhaustive de la
situation. Il est irréaliste de croire que la hausse des droits
serait en mesure de combler le gouffre financier. Cest le modèle
en entier quil convient de revoir.»
Les syndicats du secteur universitaire du SCFP plaident en faveur
dun plan directeur de développement, dune meilleure coordination
des projets et dune contribution accrue des différents ordres de
gouvernement.
Pour le SCFP, faire porter sur les épaules des seuls étudiants le
refinancement de nos universités est non seulement injuste et
inéquitable, mais inquiétant pour lavenir du Québec. «Nos universités sont un trésor collectif,
cest donc à toute la collectivité quil revient de mettre lépaule
à la roue et de contribuer à leur succès. Avec les lucides, on
assiste à une dérive vers lapplication du principe dutilisateur-
payeur. Dabord, cela ne résout pas limpasse, et ensuite, cest
dangereux puisquau détriment dune vision solidaire et collective
de léducation et de la recherche, qui sont une richesse pour tout
le monde», de conclure la présidente du CPSU.