Le Front commun dénonce les offres gouvernementales
16 février 2010
Les porte-parole du Front commun, Lucie
Martineau, du Secrétariat intersyndical des services publics
(SISP), Louis Roy, de la Confédération des syndicats nationaux
(CSN), et Michel Arsenault, de la Fédération des travailleurs et
travailleuses du Québec (FTQ), ont vivement dénoncé les offres
salariales déposées par le gouvernement dans le cadre des
négociations dans les secteurs public et parapublic.
«Nous
considérons que les propositions gouvernementales sont nettement
insuffisantes et elles nous dirigent vers des voies opposées. De
plus, elles maintiennent les employés de lÉtat sur le chemin de
lappauvrissement et excluent demblée tout rattrapage salarial et
toute participation à lenrichissement collectif», affirment
les porte-parole du Front commun.
En janvier, les représentants du Conseil du trésor ont apporté des
précisions à leur proposition de novembre dernier en ce qui a trait
aux augmentations salariales pour les prochaines années. Celles-ci
varieraient entre 0,5% pour la première année, jusquà 1,5% pour la
dernière année du contrat de cinq ans proposé par le gouvernement.
Ces offres sont également assorties dune hypothétique
bonification, basée sur des indicateurs économiques qui
dépasseraient ceux prévus dans le plan de redressement des finances
publiques du gouvernement pour les années 2013 et 2014.
Rappelons que, dans le dépôt du 30 novembre dernier, le
gouvernement proposait daugmenter les coûts de main-duvre de 7%
pour les cinq prochaines années, en ne donnant aucune indication
sur la part quy occuperaient les augmentations salariales.
Après consultation, des
propositions rejetées et dénoncées
Au cours des dernières semaines, les organisations syndicales qui
constituent le Front commun ont consulté leurs membres sur les
paramètres salariaux proposés par le gouvernement. De façon
générale, ils ont été rejetés et dénoncés par les travailleurs de
tous les milieux, car ils équivalent à un appauvrissement.
Le taux dinflation prévu par Desjardins pour les cinq prochaines
années dépasse largement les augmentations salariales proposées. Au
final, la perte du pouvoir dachat est évaluée entre 3,5% et 5%.
À partir du moment où loffre ne permet même pas de maintenir le
pouvoir dachat, lécart observé et démontré dans le rapport de
lInstitut de la statistique du Québec (ISQ) en novembre dernier
entre les salariés de lÉtat et les autres salariés au Québec
continuera de croître.
Par ailleurs, le gouvernement propose de bonifier son offre de
0,75% pour les deux dernières années, si la croissance du produit
intérieur brut (PIB) pour 2010, 2011 et 2012 devait dépasser les
prévisions. Les syndicats sont prêts à envisager que
lenrichissement des salariés soit associé à la progression du PIB,
mais la proposition actuellement sur la table, au contraire, ne
garantit même pas la protection du pouvoir dachat.
Le Front commun déplore également que le cadre budgétaire proposé
par le gouvernement fasse porter tout le poids du redressement des
finances publiques sur le dos des salariés de lÉtat.
Il est vrai quil faut accélérer
les négociations
Les représentants du Front commun sont en accord avec la présidente
du Conseil du trésor à savoir que les négociations navancent pas
assez rapidement et rappellent leur objectif den arriver à une
entente négociée de bonne foi le 31 mars prochain. Cest ainsi que
le Front commun met tout en uvre depuis octobre dernier pour créer
les conditions optimales. « Nous
sommes bien heureux de constater que la ministre veut avancer plus
rapidement, mais il faut être deux pour danser le tango. Le
gouvernement doit également faire la démonstration de ses bonnes
intentions aux tables de négociation », ont conclu les
porte-parole.
Rappelons que le Front commun revendique un contrat de travail
dune durée de trois ans comportant des augmentations de salaire de
3,75% par année, ce qui permettrait de protéger le pouvoir dachat
des salariés et de combler une partie du retard salarial des
employés des réseaux publics par rapport aux autres salariés
québécois.