C’est un
immense plaisir de vous recevoir dans cette ville exceptionnelle et
complexe qu’est Montréal que je vais tenter de vous résumer en
quelques phrases. Montréal,

c’est la seconde ville française après Paris,

une agglomération de près de 2 millions de personnes, c’est une
île… et des bouchons sur les ponts matin et soir

150 communautés d’origines diverses,

75% de l’immigration du Québec,

50 % de la population montréalaise est bilingue, mais je ne fais
pas partie de ce pourcentage!

30 % de sa population est trilingue.

c’est l’Europe, l’Amérique et le Québec tout à la fois

Et Montréal, c’est aussi le lieu où a commencé notre histoire
syndicale. C’était en 1818. Le tout premier syndicat connu: la
Société amicale des charpentiers et menuisiers de Montréal. Pendant
200 ans, les successeurs de ce tout premier syndicat ouvrier ont
bâti, ici, un véritable mouvement syndical. Mouvement qui a
contribué largement à l’avancement de notre société et au
développement de la démocratie.

C’est ce que, j’espère, nous aurons à l’esprit dans nos discussions
des prochains jours. Quelles que soient nos divergences d’opinion,
rappelons-nous que, fondamentalement, nous sommes ici ensemble
cette semaine parce que nous voulons améliorer le sort de nos
semblables.

Je ne veux pas vous faire de longs discours sur chacun des enjeux
qui nous occupent au Québec. Ils sont nombreux et nous aurons la
possibilité, cette semaine de vous en parler.

Je veux surtout profiter de cette occasion pour vous remercier, en
particulier sur deux sujets.

Lors du dernier congrès, à Toronto, les présidentes et président
des trois sections locales du Journal de Québec, sous le coup d’un
lock-out, s’étaient adressés au congrès après une tournée de tous
les congrès de division. Je suis très heureuse de vous rapporter
que le conflit s’est terminé après 16 mois. Et l’assemblée des
membres qui a ratifié l’entente s’est terminée, ce qu’on ne voit
pas souvent, par une ovation debout. Cette victoire, je veux
aujourd’hui la partager avec toutes les divisions du SCFP. Cette
bataille a été exceptionnelle, mais le soutien que tout le SCFP a
manifesté à ces trois groupes a aussi été exceptionnel. La
solidarité syndicale a, encore une fois, fait son œuvre. Elle a
encore démontré que, sans elle, nous ne passons pas à travers des
conflits ! Et, chaque fois, elle nous rappelle qu’elle est
indispensable. Elle nous rappelle aussi toute l’importance de sa
puissance à l’intérieur d’une organisation comme la nôtre.
Sincèrement, MERCI !

Le second sujet que je veux aborder est celui des PPP.

Quelquefois au Québec, on a l’impression d’être en avance sur
certains plans, comme les garderies à 7$, le taux de
syndicalisation à 40% (c’est 30% pour l’ensemble du Canada), mais
dans le dossier des PPP, on était en retard.

Avant 2003, avant l’élection du gouvernement Charest, l’expression
PPP était inconnue au Québec.

Mais dans le reste du Canada, vous vous battiez déjà contre les PPP
depuis des années. Comme délégués du Québec, jusqu’en 2003, on
venait dans les congrès. On vous écoutait dénoncer souvent et
longuement les PPP. On écoutait. Mais franchement, on ne réalisait
pas ce que c’était.

La mode PPP est arrivée ici, fin 2003, début 2004. Là, on a
compris. Et on a compris pourquoi autant de monde hurlait dans le
reste du Canada.

Ça nous est tombé sur la tête tout d’un coup. Il a fallu réagir.
Bien sûr on s’est donné des moyens. Nous avons comme vous combattu
les PPP. Au Québec, les nouvelles sont plutôt bonnes de ce côté…
C’est largement le mouvement syndical qui a mené cette bataille et
en particulier nous du SCFP. Et c’est beaucoup grâce à la
connaissance et l’expertise sur les PPP, développée par le SCFP à
la grandeur du Canada. Combien de fois avons-nous utilisé au Québec
les exemples de ce qui était arrivé à tel ou tel endroit, dans vos
provinces, pour prévenir et mettre en garde la population
québécoise.

Au Québec, en ce moment, grâce à la vigilance constante des
officiers et officières touchés par ce fléau et aux ressources
disponibles au SCFP, les PPP ont du plomb dans l’aile. Il y eu
plusieurs victoires au Québec. Dans la dernière année, quantité de
projets en PPP ont été abandonnés. Il n’y plus grand monde qui
croit à leurs vertus magiques. Permettez-moi, sur ce sujet, aussi
de partager ces victoires avec vous tous aujourd’hui. Les batailles
ne sont pas toutes finies, loin de là; mais la guerre est en voie
d’être gagnée.

Voilà, c’est l’essentiel de ce que je voulais vous dire. Il y a un
congrès qui commence, des discussions à faire. Comme on dit en
français, beaucoup de pain sur la planche.

Je vous souhaite, ou plutôt, je NOUS souhaite de bons débats.

Merci, bon congrès à tout le monde