SYNDICALISTE ET ÉDUCATEUR POPULAIRE
5 février 2003
Au cours d’entretiens avec de jeunes historiens, Jacques-Victor
Morin revit le parcours exceptionnel qui a été le sien: ce fils de
la grande bourgeoisie libérale, devenu syndicaliste, a participé
aux divers mouvements intellectuels qui ont préparé la Révolution
tranquille et a ensuite poursuivi à l’étranger son uvre
d’éducation populaire. Son action politique et syndicale est liée à
celle de nombreuses personnalités marquantes du Québec : Thérèse
Casgrain, Pierre Elliott Trudeau, Louis Laberge, Fernand Daoust,
Michel Chartrand et d’autres que l’on croise au fil des pages de
cet ouvrage fort intéressant.
Pour beaucoup de gens, aujourd’hui surtout, Jacques-Victor Morin
est peut-être un inconnu. Il ne fut ni député, ni ministre, ni
sénateur. Il n’a pas fait récemment la une des journaux. Pourquoi
des historiens se sont-ils intéressés à lui? Je crois comprendre
que, croyant d’abord avoir affaire à un témoin de son temps qui fut
«partout» mais toujours «dans l’ombre», ses jeunes interviewers ont
progressivement découvert qu’ils avaient plutôt devant eux un
acteur qui fut souvent un leader, un joueur central dans bien des
initiatives, que son action s’est étendue sur plusieurs décennies
et qu’elle s’est exercée non seulement sur la scène canadienne et
québécoise mais aussi loin qu’en Afrique et au Sri Lanka. Et puis,
Jacques-Victor Morin a été pendant près de vingt ans le secrétaire
général associé de la Commission canadienne de l’Unesco, un poste
qui le situait au cur d’un grand nombre d’activités culturelles et
éducatives. (Extrait de la préface de Guy Rocher)
L’auteur de cet ouvrage, Mathieu Denis, prépare actuellement un
doctorat en histoire à Berlin. Il a mené ces entretiens avec
Jacques-Victor Morin en collaboration avec Albert Albala, Michel
Sarath et Yanic Viau.
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Denis, Mathieu Jacques-Victor Morin, syndicaliste et éducateur
populaire, Montréal, VLB, 2003, 254 pages.