Le vérificateur général doit examiner le PPP du campus universitaire de Lévis et celui de Saint-Jérôme
25 mai 2009
Annoncé à 25 millions de dollars le développement, en partenariat
public-privé, du campus de Lévis de lUniversité du Québec à
Rimouski (UQAR) coûtera au moins 80,5 millions. Cest un des
constats que fait lInstitut de recherche en économie contemporaine
(IREC) dans
une étude rendue publique aujourdhui. Le document de lIREC
soulève aussi dautres questions. Lenquête révèle quau moins deux
des contrats du développement du campus de Lévis, totalisant
500,000$, ont été accordés sans appel doffres, sur simple
recommandation du promoteur privé, le Groupe AMT.
Appel au
vérificateur général
La présidente du Conseil provincial du secteur universitaire
(CPSU), Carole Neill, est préoccupée. «Le réseau universitaire au grand complet a
été ébranlé par les déboires immobiliers de lUQAM. Aussi, dans les
circonstances, nous estimons que le vérificateur général du Québec
devrait examiner en détails ces récents PPP, tout comme il la fait
à lUQAM. Nattendons pas de nous réveiller avec une catastrophe
entre les mains. De notre côté, nous comptons bien lui transmettre
une copie de létude de lIREC.»
Un clone du PPP de Lévis
Le développement du campus de Lévis pourrait bien ne pas être un
cas despèce. En septembre 2008, lUniversité du Québec en
Outaouais (UQO) a entrepris la construction de son centre à
Saint-Jérôme. Calqué sur le partenariat public-privé (PPP) de
Lévis, le développement de lUQO au nord de Montréal a été confié
au même promoteur, le Groupe commercial AMT.
Très inquiets
«Nous sommes très
inquiets, poursuit Carole Neill. Nous vivons présentement un dérapage dans le
monde universitaire. La course aux clientèles est devenue plus
folle que jamais», sindigne-t-elle.
«La formule de financement à
létudiant, la course effrénée aux clientèles – cest comme cela
quon appelle les étudiants maintenant – et le sous-financement, a
mené les universités à se déployer de manière anarchique dans plus
de 80 points de service au Québec.» Elle ajoute quil est
«assez ironique de constater, par
exemple, que lUQAR compte autant détudiants à Lévis en banlieue
de Québec quà Rimouski, que lUniversité de Sherbrooke a son
campus à Longueuil, que lUQO aura le sien à Saint-Jérôme, que
trois universités dispensent des cours à
Saint-Georges-de-Beauce
» Pour Carole Neill, les universités
recourent aux PPP surtout pour augmenter leur clientèle et, ce
faisant, leur financement. «Mais,
cest un leurre, considère-t-elle, en fait, les universités sont engagées dans
un faux-fuyant.»
Comptant près de 105,000 membres au Québec, le SCFP représente
quelque 15,000 membres dans le secteur de léducation, dont 8000
dans les universités regroupés au sein du CPSU, principalement des
employés de soutien.