Les partis se font interpeller sur les coupures à l’UQAM
27 novembre 2008
Les étudiants et les employés de lUQAM
étaient nombreux ce midi pour écouter les représentants des cinq
principaux partis provinciaux débattre des questions déducation. À
part les sujets convenus comme laccessibilité et la qualité de
lenseignement postsecondaire, cest la crise immobilière et
financière de lUQAM et ses conséquences qui ont accaparé une
large part des discussions et des échanges.
Le sujet a été lancé par Roland Côté,
président du Syndicat des employés de lUQAM (SCFP-FTQ), dans une
intervention chaudement applaudie par lassemblée. Rappelant les
conditions strictes fixées par le gouvernement du Québec pour
accorder son aide financière à luniversité, qui ont pour
conséquence directe labolition de 110 postes demployés de
soutien, il sest indigné de limpact de ces coupures sur les
travailleurs précaires. «Des
dizaines de jeunes employés dune trentaine dannée vont se
retrouver à la rue à cause des coupures à lUQAM. Tout cela à cause
des décisions prises par le gouvernement Charest et la ministre
Courchesne. Est-ce que cest cela aider lUQAM? Couper des postes
et les services aux étudiants nest pas une solution
viable», a déclaré Roland Côté.
La réponse des candidats a été plutôt positive, quoique paradoxale
dans le cas des libéraux. Si lappui des Verts et de Québec
solidaire a été clair et enthousiaste Manon Massé relevant
dailleurs que lUQAM paie toujours un million de dollars en
intérêts parce que lappui financier de Québec se fait toujours
attendre , la réponse de Marie Malavoy, du Parti Québécois, sest
résumée à un appui à linstitution en termes généraux. Du côté
libéral, le député sortant Henri-François Gautrin sest lancé dans
une intervention fort élogieuse sur le travail indispensable des
employés de soutien dans les universités. Il a souligné combien
leurs actions sont indispensables et ont un effet direct sur la
qualité de lenseignement, même sil a candidement admis ignorer
les coupures de postes à lUQAM. Une réponse qui a laissé perplexes
les représentants syndicaux présents au débat. «Il manque de communication chez les
libéraux, a commenté Luc Dupuy, vice-président du SEUQAM.
Sil est un si grand défenseur
des employés de soutien, M. Gautrin devrait parler à sa collègue
Michelle Courchesne et lui expliquer les graves conséquences de ses
décisions qui font mal à nos membres, à linstitution et aux
étudiants.»
Le syndicat rappelle quil ne sagit pas de la première
contradiction des libéraux puisque dans une lettre envoyée en
septembre, la ministre Courchesne affirmait clairement que «les
employés actuels ne doivent pas faire les frais de la dérive
immobilière». Une affirmation démentie par les faits, selon Luc
Dupuy. «Dun côté on veut nous
protéger, de lautre on nous coupe! Les gestes ne suivent pas le
discours. Les décisions de la ministre, les conditions fixées par
son gouvernement, ont un impact direct sur les employés précaires
qui écopent et perdent leurs emplois. Il faut que la ministre
réalise la portée de ses décisions et prenne une nouvelle
orientation.»
Dans la même veine, le Syndicat des étudiants employés de lUQAM
(AFPC-FTQ) est sorti inquiet du débat électoral. En effet,
Henri-François Gautrin a exprimé la volonté du parti libéral de
poursuivre la hausse des frais de scolarité jusquà la moyenne
canadienne, soit environ 4600 $ par année. «Cest la première fois que nous obtenons
cette information de façon aussi claire et cest une très mauvaise
nouvelle pour nos membres, explique Éric Demers, président du
syndicat. Comme pour être embauché nous devons être dabord
étudiants, toute hausse des frais de scolarité a un impact direct
sur nos revenus et nos conditions de travail. La hausse proposée
par les libéraux, cest un appauvrissement de nos membres.»
Le porte-parole des étudiants employés considère cette orientation
particulièrement inacceptable dans un contexte où la masse
salariale de ses membres a diminuée de 13 % au cours des deux
dernières années. «Les employés
de lUQAM ont déjà fait leur part, les libéraux doivent lâcher le
béton et soccuper du monde dans notre université», de
conclure Éric Demers.