Le régime de négociation dans le secteur public est à revoir selon le CPAS
17 juin 2008
Comment rétablir un équilibre dans les
relations entre lÉtat québécois et ses employés syndiqués lors des
rondes de négociations? Voilà une des questions fondamentales sur
lesquelles se sont penchés près de 150 délégués, provenant de 48
syndicats locaux de notre secteur de la santé. Ces militants et
militantes étaient réunis la semaine dernière à Victoriaville, dans
le cadre du XVIIIe Congrès du Conseil provincial des affaires
sociales.
Les participants ont en effet noté quau cours des 25 dernières
années, aucune négociation du secteur public ne sest soldée sans
ladoption dune loi dexception de la part du gouvernement. En
fait, lexception est devenue la règle en la matière. Le dernier
exemple est linfâme Loi 142 du gouvernement Charest qui a imposé
les conditions salariales dans le secteur public, incluant deux
années de gel salarial. Le fait que lemployeur soit à la fois le
législateur lui donne des outils puissants (lois-décrets) qui
viennent déstabiliser le rapport de force normal de toute
négociation.
Le gouvernement a la possibilité dimposer ses
volontés et de menacer les organisations syndicales de sanctions et
damendes tellement sévères quelles viennent empêcher toute
contestation autre que dordre juridique.
Une bonne partie des discussions de nos militants et militantes de
la santé ont donc porté sur le régime de négociation et de la
nécessité den revoir le cadre légal. Ils ont décidé dorganiser à
lautomne un grand colloque afin de discuter, échanger, et
développer une plate-forme qui devra être proposée par une vaste
coalition intersyndicale afin de moderniser et mettre à jour les
lois qui encadrent la négociation du secteur public. Un des volets
de cette plate-forme pourrait envisager lintervention dune tierce
partie dans les pourparlers patronale-syndicale. Les pouvoirs et le
rôle exact dune telle personne restent bien évidemment à définir.
Toutes ces éventualités seront lobjet de discussions lors du
colloque annoncé.
Enfin, ce dernier congrès du CPAS a été loccasion de réfléchir aux
places des jeunes dans nos appareils syndicaux et de limportance
de la relève, tant pour le mouvement ouvrier que pour le secteur de
la santé, qui peine à attirer et retenir des jeunes
travailleurs et travailleuses.